Var : la chasse et la bonne chère font bon ménage
au domaine de Reillanne
Jean-Louis Audiberti, Isabelle Forêt, journaliste-œnologue-écrivain et Jean-Philippe Dubourg
L’histoire contemporaine du domaine remonte à 1997. Propriété du Comte Bernard Chevron-Villette, cette propriété en partie viticole (60 hectares sur 1000) était en difficulté. L’opportunité s’est présentée à Jean-Louis Audibert, cadre supérieur, de remonter le domaine en créant la partie chasse. Promesse est donnée au Comte, mourant, de conserver le vignoble, ses jeunes fils faisant des études d’œnologie.
Aujourd’hui, le domaine de Reillanne compte 100 hectares de vignoble gérés par les fils du Comte, et un immense espace de chasse de 1000 hectares composé de 3 rivières et de 2 étangs où alternent vignes, bruyères, pins parasols et chênes. Les chasseurs rencontrent des perdrix, des faisans et, pour les plus chanceux, des bécasses. Les amateurs de pêche se régalent à taquiner brochets et truites.
Les grandes régions françaises de tradition de chasse, telles la Camargue, la Sologne, l’Alsace ou le Bordelais, sont habituées à ces journées de chasse avec casse-croûte le matin et déjeuner de chasse vers 14 heures, avec des hommes recrus de fatigue et affamés.
A Reillanne, on renoue avec les traditions de la vénerie : garde-chasse, tirs raisonnés (on vient « suer »une journée, profiter de la nature et pas pour faire des « cartons »), amour de la nature, respect de l’environnement et du gibier… et déjeuners de chasse. Les actionnaires et les chasseurs sont triés sur le volet. Il faut montrer patte blanche pour avoir le privilège d’arpenter les différents sites de chasse, qui correspondent aux chiens des chasseurs : courant (rare) et d’arrêt (plus fréquent, mais tous ne chassent pas à la même vitesse).
On parlera donc ici d’une chasse « 3 étoiles », qui, pour peaufiner son image de marque, a fait appel à l’un des plus authentiques chefs varois, chasseur lui même, pour conclure ces journées avec un déjeuner de chasse. Croyez-moi, on n’est pas déçu. Le jour de la battue au sanglier (2 mercredis par mois), Jean-Philippe Dubourg du « Mûrier », à Grimaud, avait concocté ce jour-là une terrine de faisan suivie d’un salmis de palombe pour terminer avec des fromages du cru et un fondant au chocolat.
On peut également, au hasard des humeurs du chef, déguster brouillade aux truffes, foie gras au torchon ou cuissot de sanglier accompagné de sa purée « maison » et de champignons des bois, sans oublier la tarte à la châtaigne. Le tout, agrémenté des vins du domaine : la « Réserve », dans les 3 couleurs, est un grand moment.
Domaine de Reillanne – tel : 04.94.73.48.55 – Sortie de l’autoroute au Luc, prendre la direction Saint-Tropez.