Coupe du monde de rugby : les Français à la porte…
Les guerriers argentins ont fait le jeu et dominé outrageusement, s’adjugeant la troisième place.
Les supporters sont déçus. Ils n’ont pas pu faire la fête. Ils n’ont pas pu jouer cette troisième mi-temps, celle qui laisse des morts sur les routes du retour, des gueules de bois carabinées et des réveils difficiles… Tant pis, tant mieux.
Ce qui interpelle l’observateur, c’est le déroulement du scénario. Premier match, première défaite, pourtant la douche froide n’était pas écossaise… Avant-hier, la France triomphait des Néo-zélandais. La voie royale s'ouvrait pour l’équipe de Bernard Laporte. Rien ne pouvait lui arriver, ni à l’équipe, ni à l’entraîneur qui se voyait offrir une place dans le gouvernement Sarkozy. Les trompettes de la renommée annonçaient déjà une finale et un probable triomphe. Les Anglais ne devaient pas poser de problèmes, battus à plates coutures lors des deux tests matchs…
Nouvelle douche, glacée celle-là. La tactique qui avait payé contre les Blacks n'était pas dupliquable. Exit la Coupe, il allait falloir se contenter de la petite finale et d’une troisième place. Considéré comme un dû, un prix de consolation, à ne pas dédaigner malgré tout. Mais les guerriers argentins ne lâchèrent rien, se battant jusqu’au coup de sifflet final comme de beaux diables, comme des pumas dont ils méritent le surnom, mettant à mal l’espoir des Bleus qui, ce soir-là, manquèrent… d’âme.
La gueule de bois. Cette fois, ce ne sont pas seulement les supporters mais les joueurs qui la tiennent. Et, ultime paradoxe, ce n’est pas en trempant les lèvres dans la Coupe qu’ils ont bue jusqu’à la lie… Que reste-t-il de tous ces rêves de gloire ? Quelques photos d’hommes nus sur un calendrier… et un Bernard Laporte dont les derniers coups de gueules résonnent maintenant dans le vide et qui s’apprête à entrer par la petite… porte aux Sports, sous la tutelle – qui s’annonce exigeante – de Roseline Bachelot. Autre rendez-vous annoncé, cette fois avec la justice qui lui reprocherait quelques libertés avec le fisc… Le journal « l’Equipe » parle de double comptabilité, d’abus de biens sociaux, de détournement d'actifs, de transferts de fonds suspects, de fausses factures, de travail au noir et encore de retraits en espèces… N’en jeter plus, la… coupe est pleine.
Que retiendront le public et les joueurs de l’équipe de France de rugby ? La victoire quasiment mythique sur les néo-zélandais ou le double échec contre l’Argentine ? Personne ne nous apprend à perdre et pourtant, les défaites succèdent aux victoires et nous font trop souvent oublier le bon goût qu’elles avaient… les victoires.
- mention : www.pariscotedazur.fr – octobre 2007 - - contact, abonnement, désinscription -