Rafik Khalifa : la fête est terminée,
elle aura coûté la Bagatelle de 320 millions d'euros.
Le procès qui se déroule en ce moment en Algérie, ne répondra sans doute pas à toutes les interrogations soulevées. Des sommes fabuleuses – on parle ici en milliards de dinars, dont la provenance reste mystérieuse autant que douteuse, des espérances insensées que cette réussite "miraculeuse" avait suscité, des opérations de promotion démesurées,… ont fait rêver les amateurs de conte de fées.
Le réveil fut brutal et la désillusion totale pour ceux qui y avaient cru. Le PDG est toujours en fuite à Londres après avoir fait la une des journaux et des magazines people. Copain de Depardieu qui prit un peu vite sa défense aux premiers signes de banqueroute, il subventionne généreusement le club de foot marseillais, dépense sans compter et ouvre coup sur coup, une banque, une compagnie aérienne, une chaîne de télévision et plusieurs entreprises qui touchent au bâtiment, à l'immobilier, au médicament et à la location de voitures de luxe… Trop tôt, trop vite, pour être honnête, c'est ce que certains pensent tout bas, c'est ce que le député Vert, Noël Mamère pense tout haut qui demandera une enquête parlementaire…
A Cannes, on est aux premières loges pour observer la folie Khalifa. Invité par une entreprise de communication parisienne, bon chic bon genre, nous nous mêlons aux invités. Que du beau monde qui débarque en jets privés, tout frais payés, avec une confortable enveloppe pour les menus faux frais… Rhafik Khakifa n'avait lésiné sur rien pour cette opération hors norme, digne d'une Major américaine pendant le Festival de Cannes. Pour recevoir Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Luc Besson, Patrick Bruel, Sting, Andrea Bocelli, Mélanie Griffith, Pamela Anderson, Bono, Ricky Martin, Jacques Lang et son épouse, et quelques autres célébrités du show-biz,… il achète trois villas concomitances dans la Californie, le quartier le plus coté de Cannes. Le tout pour la "Bagatelle" de 35 millions d'euros - il les bradera quelques mois après pour 16 millions.
Le jeune Rafik Khalifa, à peine 40 ans, fils d'un ancien ministre, avait su convaincre quelques hommes influents, bien placés au sein du régime algérien. Cela lui permit de capter les fonds de plusieurs entreprises publiques. Il avait promis des taux de rémunération de 17 %. A l'arrivée, c'est une liquidation qui laisse un trou estimé à 320 millions d'euros.
Le procès Khalifa : l'affaire du siècle ? Après trois ans d'enquête, 4 000 personnes entendues, une centaine d'accusés, la justice a trouvé ses limites, celles de l'Etat algérien. Rafik coule des jours qu'on dit tranquilles à Londres, malgré un mandat d'arrêt international. Six autres responsables courent toujours… Quant aux présumés protecteurs politiques, ils sont hors de porté…
En France, personne ne s'intéresse plus à ce Khalifa là ! Leurs petites "indemnités" encaissées, nos Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Patrick Bruel et autres Jacques Lang … sont partis ailleurs monnayer leur "admirable" présence, la villa cannoise est déjà passée dans d'autres mains… Pour les Algériens pourtant, cette affaire est importante. Elle fait la une de leur presse. Ils attendent des réponses mais, comme l'écrit le journaliste Camel Daoud dans le Quotidien d'Oran : Tout mène officiellement à Rafik Khalifa, mais Rafik Khalifa ne mène nulle part. Etrangement…
- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2007 - - info@pariscotedazur.fr -