Pléthore de candidats aux présidentielles :

une chance pour la démocratie…qui en a bien besoin.

Même si l'on reproche aux grands médias de faire le jeu des candidats les mieux placés pour l'emporter, nous sommes, fort heureusement, bien loin de la situation qui prévaut aux Etats Unis d'Amérique. Deux grands partis, les Républicains, conservateurs et ultra-libéraux et les démocrates qui représentent l'aile modérée de la droite, une sorte de gauche soft…qui voient quelques fois un troisième larron s'inviter. Par exemple Ross Perrot qui fit à peine, malgré des millions engloutis en vain, trois petits tours et puis sen vont… Le candidat pacifico-écologiste Ralph Naber, dérangea un peu plus l'ordre établi. Il brouilla suffisamment les voix pour empêcher le candidat démocrate Al Gore de battre Georges Bush

Chez nous, on serait dans l'abondance. Même si Nicolas Hulot a renoncé à monter au créneau, même si JM Le Pen et Olivier Besancenot n'ont toujours pas leurs 500 signatures, nous ne sommes pas en manque. Au regard de la République, il faut plutôt s'en réjouir. Plus on est de fous, plus on rit, plus il a y a de candidats, mieux notre démocratie se porte - tel est du moins notre sentiment ! Philippe de Villier, Corinne Lepage, Arlette Laguiller, François Bayrou, Marie-Georges Buffet, Frédéric Nihous pour les chasseurs associés, Dominique Voynet, Jean-Marc Governatori, ont enfilé leur tenue de combat. On peut y ajouter des candidats probables comme Nicolas Dupont-Aignan, en rupture d'UMP, Jacques Cheminade, de Solidarité et progrès, France Gamerre, de Génération écologie, Alain Mourguy, d'une improbable Union Droite-gauche, Éric Taffoureau-Millet d'Attention handicap, Roland Castro du Mouvement de l'Utopie Concrète…et une bonne dizaine d'autres. José Bové, écœuré par les pratiques du Parti communiste français qui, dressé sur ses ergots, ne veut pas laisser un espace pour ses présumés amis, s'est décidé. Il se présente.

Il faut à tout prix conserver cette diversité, ces 300 sortes de fromages qui sont le signe de l'individualité des Français et de leur vitalité. De Gaulle pensait que c'était justement ce qui rendrait la France si difficile à gouverner. Il n'avait pas tort, mais il faut savoir assumer les effets collatéraux de notre bonne santé. Les Français râlent tout le temps, ils ont l'esprit critique. Que grand bien leur fasse !

Oui, le prix à payer de cette diversité c'est de voir un candidat inattendu s'inviter à la table des grands et semer la pagaille. C'est d'avoir à écouter et à lire la profession de foi de tous ces petits candidats, qui, même s'ils savent au départ qu'ils n'ont aucune chance de gagner, s'expriment et débattent de sujets graves. Quel culot ce Nicolas qui fait signer sa charte écologiste à Sègo et Sarko et volent la vedette aux Verts ! Même absent des panneaux électoraux, il sera présent dans les débats… Le prix à payer, c'est de voir les deux principaux prétendants trembler. Ils savent, depuis 2002, que tout peut arriver, justement à cause de cette abondance de candidats qui disperse les voix. C'est à eux de convaincre, de négocier, de proposer, d'ajuster…

Nous sommes riches de cette diversité, ne nous en privons pas. Apprécions-là !

La farce de Coluche qui promettait de se présenter n'avait fait pas rire nos grands hommes qui n'apprécient guère la plaisanterie, si plaisanterie c'était. L'homme des Restaurants du cœur n'est pas allé jusqu'au bout de son idée. On lui aurait fait peur, ce n'est pas impossible… car dans ce type d'affrontement, on le sait, tous les coups sont permis…

-mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2007 – Alain Dartigues -
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