Un avenir pour les boues
Le Conseil général du Var pense aux générations futures.
- au fond des ports, la boue -
Le littoral méditerranéen est riche en ports et marinas. Il n'y aurait jamais assez de places et d'anneaux pour une industrie de la plaisance qui se félicite d'une demande croissante. Tout un chacun peut quand même constater que de nombreux bateaux jouent les Belles au bois dormant, et attendent patiemment, de longs mois, bercés seulement par les vaguelettes, que leur prince charmant viennent les réveiller pour quelques courtes promenades en mer… Mais cela est une autre histoire, le sujet d'un autre débat…
Qui dit ports, qui dit marinas, dit maintenant déchets. Au fil des ans, une boue se dépose sur le fond, prive de vie le biotope et, finit par s'accumuler tant, qu'un jour ou l'autre, il faut l'enlever et s'en débarrasser. Ce qui n'est pas toujours évident car cette boue est, le plus souvent, polluée, trop riche en métaux lourds et autres indésirables dont nous ne savons que faire.
Le Conseil général du Var travaille sur un projet pilote de recyclage des boues extraites des ports de la Côte d'Azur en les utilisant pour fabriquer du béton. Une expérience identique devrait être menée en Bretagne dans le port du Guilvinec et en Italie, à Venise et Ravenne. L'idée est de remplacer, en partie ou totalement, le ciment par cette boue dans la fabrication du béton.
C'est l'Ifremer qui est chargé de mettre en œuvre ce projet. La difficulté étant de piéger les métaux lourds contenus dans les boues pour les rendre inoffensifs. C e béton pourrait être profitablement utiliser pour réaliser des remblais pour les routes et les carrières.
Les boues qui enlisent et polluent le fond de nos ports ne sont pas les seuls déchets dont nous avons à nous soucier et dont les générations futures auront à s'inquiéter. Pour ne parler que de boues, il y a celle de nos stations de traitement des eaux. Il faut savoir que, rien que dans les Alpes Maritimes, elles représentent des volumes d'importances : plus de 90 000 tonnes par an. On ne sait pas trop qu'en faire. Régulièrement, on nous parle, en les mélangeant à des déchets verts, de les répandre sur les sols pauvres ou d'en faire des engrais que des entrepreneurs se chargent ensuite d'écouler dans le commerce de la jardinerie… La composition de ces boues varie considérablement selon le lieu de la station d'épuration ; leur teneur en métaux lourds est aléatoire.
Le plus généralement, ces boues sont brûlées dans des fours à chaux ou des incinérateurs. La solution miracle pour s'en défaire sans porter atteinte à l'environnement ne semble pas avoir été trouvée. Il n'empêche, la tentative faite par le Conseil général du Var, concernant les boues de ses ports va dans le bon sens. La nature ne s'en plaindra pas… nous non plus !
- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2007 - - mention@pariscotedazur.fr -