Paris Côte d'Azur, mai 2004,

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numéro 919 : c'était le dernier numéro papier.

Fondé en 1959, à l'occasion du Festival, par Fernand Dartigues, le magazine fut longtemps un bimensuel qui prit pour nom Cannes-Festival. A cette époque, Cannes ne se réveillait de sa langueur de petite ville de province que pour les quinze jours que durait le Festival, en mai. Les Cannois vivaient un bouleversement de leurs habitudes, ils pouvaient côtoyer leurs vedettes préférées qu'ils croisaient en toute simplicité rue d'Antibes ou déambulant le long de la Croisette. Ils pouvaient aussi visionner des films étrangers qui ne passeraient jamais dans les salles, pourtant nombreuses à cette époque (le Star, le Lido, le Vox, l'Olympia, le Rex,…). La saison estivale faisait réellement le plein, du 15 juillet au 15 août…et les plages retrouvaient en hiver leur aspect originel, débarrassées de toutes leurs installations. En 1959, il était un peu tôt pour associer tout au long de l'année, Cannes au Festival…

Armé d'un simple Certificat d'études, Fernand Dartigues, passionné par l'écriture, démissionna de la fonction publique pour pouvoir écrire tout son saoul, vider son sac et se rassasier de poésie. Entreprise difficile pour un autodidacte, par ailleurs peu doué pour les affaires. Idéaliste plutôt que matérialiste, il mit toute son énergie et parvint à faire vivre son magazine dont il changea assez vite le nom.

Il eut l'idée d'associer cette fois Cannes et par extension, la Côte d'Azur, avec Paris. La Riviera française avec la capitale. Une ligne de la SNCF portait la même appellation et transportait avec régularité les Parisiens vers le soleil. Nombre d'habitants de la Côte, pour des raisons professionnelles, familiales ou pour profiter des attractions culturelles de Paris, effectuaient aussi ce constant aller-retour. Nombre de retraités s'installaient aussi, avides des plages de Juan-les-pins, des galets de Nice, de la douceur embaumée de Grasse, du micro climat de Menton… Habitudes qui perdurent et ne sont pas prêtes de changer…Les grandes marques de luxe ne s'y trompèrent pas, leurs enseignes fleurissent toujours le long de la Croisette et dans tous les halls des palaces comme elles le font dans les plus belles boutiques des Champs-Élysées.

Quarante-cinq ans après, et quelques 919 numéros plus tard, paraissait le dernier numéro papier du magazine. Particulièrement réussi grâce à la collaboration de Patrick Chos, de Jean Blanc et de Maeva Arregui,…des photos de Gilles Traverso et de Cathy Berg… grâce aussi aux fidèles annonceurs que furent le Groupe Barrière, le Royal casino de Mandelieu, le Cinéma Olympia, Cannes Radio et la mairie du Cannet. Plusieurs projets de reprise du titre par des investisseurs n'aboutirent pas. Il fallait bien constater qu'il devenait de plus en plus difficile de faire vivre un magazine qui se targuait d'être politiquement indépendant et capable d'être critique…et encore plus difficile de faire vivre une équipe de professionnels…

Avant sa disparition en 2000, Fernand Dartigues avait souhaité que continue à exister le magazine. C'est sa belle-fille, Louise, qui prit la gérance, son fils Alain se concentrant sur le rédactionnel. Son petit-fils, Romain, devait un peu plus tard mettre en ligne pariscotedazur.fr. Le site a pris son régime de croisière et, de semaine en semaine, la fréquentation des internautes augmente. A ce jour, 122 000 connections ont été effectuées, avec des pointes à plus de 500 visiteurs par jour. Le moteur de recherche Google le compte parmi les sites dont il se sert pour construire sa rubrique Actualités.

Autre clin d'œil, le premier et le dernier numéro papier ont été publiés durant le Festival du film qui reste le grand dénominateur de Cannes, toute la Côte bénéficiant de retombées économiques et de son prestige international. La plupart des numéros ont pu être récupérés et sont disponibles. Ils seront mis en ligne progressivement.

Paris-Côte d'Azur fait partie du patrimoine azuréen, il est un des plus vieux titres de presse enregistrés. Il reste présent, fidèle à la mémoire de son créateur… bien au chaud, sur le net.