Jacques Médecin ressort régulièrement des tiroirs

pour rappeler aux Niçois qu'ils aiment les maires charismatiques.


- Jacques Médecin ( en moustache ) connaissait la chanson ( Tino Rossi )
et les chemins du casino, de ses liens présumés avec la Mafia (Jean-Dominique Fratoni) -

Est-ce la dernière leçon de piano ? Les Français aiment qu'on s'occupe d'eux, qu'on les reconnaisse dans la rue, qu'on les invite à la mairie, qu'on les champagnise, qu'on les petits-fourise, qu'on les caviardise… Ils sont prêts à passer en perte et profit les libertés que prennent les élus vis à vis de la loi. Est-il vraiment nécessaire de dresser la lite de ceux qui, ayant commis des indélicatesses, une fois leur peine effectuée, se retrouvent de nouveau aux affaires ? Bien sur, il y a toute une hiérarchisation à faire entre les petites "commissions" et les grosses…

Jacques Médecin n'est plus là pour dire le contraire, le voudrait-il d'ailleurs. Pour les Niçois, il reste une sorte de référence et son nom ressort du chapeau à la moindre occasion. Lorsqu'on parle du Musée d'Art Moderne et Contemporain, du Théâtre, de l'Opéra, du stade de football… on entend toujours et encore : Ah ! si Jacquot était là, il ferait ci, il ferait ça…

Il avait ses hommes de main. Il avait formé aussi une "papardelle" d'hommes et de femmes, ses bébés-Médecin, qui le suivaient comme son ombre, attentifs à lui ressembler. Certains sont toujours aux postes de commandement…

Assurément, l'homme manque aux Niçois et personne n'a pu le remplacer dans leur cœur. L'actuel conseil municipal, présidé par un Jacques Peyrat qui ne peut qu'envier le degré de popularité du Grand Jacquot, s'est essayé à baptiser une place du centre-ville du doux nom d'Espace Jacques Médecin. Jean, son père avait déjà son avenue… cela eut plu aux Niçois qui, lors d'un retour électoral, auraient pu se souvenir du geste…

Le tribunal administratif en a décidé autrement et a donné raison au préfet, Pierre Breuil. Ce dernier avait trouvé l'idée pour le moins saugrenue. Les "lourdes condamnations pénales prononcées à l’encontre de l'ancien maire de Nice", ingérence, corruption passive et recel d’abus de biens sociaux, rendaient cette opération malvenue et capable de troubler l'ordre public…car bien sûr, si Jacquot avait des amis, il avait de nombreux ennemis, plutôt de gauche mais aussi à droite de l'échiquier…

Les avocats de la mairie de Nice s'étaient pourtant bien battu, avançant que pendant 24 ans, Jacques Médecin avait été député des Alpes Maritimes pendant 19 ans, président du conseil général pendant 17 ans et secrétaire d’Etat au tourisme pendant 2 ans, … qu'il avait purgé ses peines, que le droit français interdit les peines perpétuelles. Argument final mais jugé tout de même insuffisant, il fut avancé que des personnages illustres, aujourd’hui honorés, furent de leur vivant mis au ban de la société et condamnés pour atteinte à la morale de leurs temps. Des noms, des noms !

On en oublierait que les seuls frais de gardiennage de sa villa pendant son exil ont coûté plus cher aux contribuables que la valeur de ladite villa.

Son ouvrage sur la Cuisine niçoise fit un tabac et l'homme, à propos de cuisine, savait de quoi il parlait…

A Cannes, on observait ces décisions de justice. Jean Martinez, candidat aux prochaines élections municipales, ne s'aventurera pas, s'il est élu, à proposer à son Conseil une rue ou un square Michel Mouillot… c'est déjà une certitude

- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -