Festival de Cannes : Almodovar – 8.

Il avait décidé de revenir, la palme lui était comme promise. Le compte à rebours a commencé.


- le duo qui tue : Pedro et Pénélope, photo Chopard
Gilles Jacob dans le sillage… -

Pedro Almodovar le tendre. Il n'affiche aucune prétention. S'il n'obtient pas l'Or, il ne repartira sûrement pas les mains vides et s'il le devait, il n'en ferait pas une maladie. D'autant que l'homme semble avoir trouvé un peu plus de sérénité, il reflète une certaine paix intérieure et cela se sent dans son dernier Volver qui a séduit mais n'a pas "emballé" la critique.

Ils l'ont fait ! Lorsque des policiers en colère défilent, c'est un peu le monde à l'envers. On est plutôt habitué à les retrouver du côté de ceux qui répriment les mouvements… de mécontentements. Plus étonnant encore quand ces policiers se voient apporter le soutien de la Ligue des droits de l’homme. Le journaliste de Politis, Christophe Kantcheff, leur apporte un soutien objectif en écrivant ces lignes : "C’est que les policiers de Cannes en ont assez des objectifs qui leur sont fixés et des conditions de travail qui leur sont faites par M. le maire, l’aimable B.B., Bernard Brochand (évidemment UMP)… Pas envie, pour une fois, de crier : « Mort aux vaches ! », parce que ce serait entonné le même chant que celui qui administre la ville." Il y a peu de chance de retrouver ce journaliste dans la liste des quelques centaines de journalistes invités (sur les 4000 inscrits) à l'aïoli offert traditionnellement par le maire de Cannes sur la placette du Suquet.

Ronron petit patapon. Ron Howard est déçu. On le saurait à moins. La critique n'a pas été tendre avec son Da Vinci. Rien à décoder. Hollywood est passé par-là et a fait d'un mystère, un simple film d'action, certains on dit, d'une tarte à la crème. Mais, le cinéaste garde un espoir. Que le jugement du public diffère de celui des critiques, juges autoproclamés qui, pour quelques dollars de plus, jouent au bon, à la brute et au méchant… ce ne sera pas la première fois qu'un film primé, Palme d'Or incluse, ou encensé par la critique, soit boudé par le public et inversement.

Auto critique et dérision avec le premier film américain présenté en compétition. Fast Food Nation de Richard Linklater critique le système capitaliste et pas seulement la "mal bouffe", tel que vécu aux Etats Unis. Voilà de quoi permettre aux antiaméricanismes primaires de modérer leur jugement. Le film, présenté hors compétition, par un digne représentant de "l'establishment ", Al Gore, est dans la même veine. "An Inconvenient Truth", de Davis Guggenheim rassurera les écolos du monde entier, il y a des américains qui se préoccupe des générations futures et de la qualité de l'environnement.

Petit, mais pas si petit. Nous évoquions hier le Petit Carlton, l'authentique, celui de la rue d'Antibes, sans dire que nous en voulions un peu à son dernier patron, Roger, de l'avoir céder à un marchand de meuble. Le Petit Majestic - la rue Allard est tout près - à repris la formule et une grande partie de la clientèle. Autre tenancier, autres garçons, autre clientèle, autre esprit. La comparaison ne s'impose pas. L'origine des noms ? On peu imaginer que le Petit Carlton, situé pas très loin du Carlton de la Croisette, avait su d'abord attirer les petites mains et les employés de la prestigieuse enseigne qui se retrouver après leur travail. Ce n'est que bien plus tard que les notables cannois et les festivaliers vinrent s'y encanailler… Pour le Petit Majestic, la même explication est peu plausible, du fait de son éloignement avec le Majestic du Groupe Lucien Barrière. Reste que la rue Allard, réquisitionnée le temps du Festival, accueille, elle aussi, jusqu'à l'aube les retardataires ou les lèves-tôt.

- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -