Le tourisme français lorgne du côté des Canadiens :

ils ont toutes les qualités…


Depuis Jacques Cartier, les Français n'avaient jamais été aussi attentifs à ce qui se passe outre-atlantique. C'est que le pays est attractif et, au plan économique, de plus en plus performant. Seul membre du G8 à ne pas être endetté, son taux de chômage est faible, un petit 6,4 %. Les candidats à l'immigration se pressent mais, partisan d'une immigration choisie, le Canada prend son temps et étudie chaque dossier. Il faut montrer patte blanche dans ce pays de froid…

Cette réussite économique entraîne une prospérité et un pouvoir d'achat qui permet au Canadien d'avoir des loisirs et de voyager. Le Comité régional du tourisme azuréen l'a bien compris. Il avait convié, à Mandelieu, les professionnels du voyage pour les persuader de prospecter dans cette direction. Jacqueline Dillmann-Faure, directrice au Canada de Maison de la France, brossa un tableau de la situation actuelle et, sans complaisance, pointa du doigt les points qu'il conviendrait d'améliorer pour attirer et fidéliser cette clientèle.

Elle rappela succinctement quelques notions de géographie, évoqua la robustesse du dollar qui est en train de grignoter l'euro et le dollar US, la croissance qui devrait approcher cette année la barre de 3 %, le revenu disponible par habitant qui, avec 17 600 euros par an, dépasse de 2 000 euros celui des Français. Représentante de la France, elle se félicita aussi de l'indépendance politique que le Canada affiche maintenant vis à vis de son grand voisin, à propos de l'Irak par exemple…Il est vrai que le Canada a des arguments pour revendiquer son autonomie. Il est ainsi le 1er fournisseur de pétrole des Etats Unis ( depuis que l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta est devenue rentable ), approvisionne en électricité une partie de l'état de New York et vend d'énormes quantités de pâte à papier dont la presse américaine est grande dévoreuse.

- ma cabanne au Canada -

Mon pays, c'est l'hiver, chantait Gilles Vigneaux ! On devinera sans peine pourquoi le Canadien cherche le soleil. Or, il a les moyens financiers de venir jusque chez nous. Attiré par le vieux continent, il l'est pour moult raisons. La recherche de ses racines européennes n'est plus la raison principale. Il viendra ici pour la Belle vie, pour notre gastronomie, nos vins, notre champagne…Il visitera nos musées et nos châteaux. La France est une destination "à la mode" et le côté glamour l'émoustille. Plus rarement, il effectuera le déplacement pour les affaires.

Ils sont 60 000 à venir séjourner dans le Midi, pour une durée moyenne de 14 jours ; 57 % d'entre eux sont québécois et ils placent Nice, Cannes et Monaco en tête de leurs préférences. Le Canadien est un voyageur exigeant. Il a du mal à comprendre qu'un hôtel lui facture en plus le matelas et le parasol. Il est très à cheval sur la qualité de l'accueil. Il s'attend à des sourires et de petits gestes de complicité. Il peut payer mais il ne voit aucune raison pour payer plus que le juste prix. Lorsqu'il est anglophone, il aime bien qu'on le comprenne, même s'il fait un effort pour parler le français, la 2ème langue officielle de son pays.

Il est urgent de faire quelques progrès en ces domaines, car la concurrence est serrée entre marchants de voyages et de soleil, ne manqua pas de souligner à ses auditeurs Jacqueline Dillmann-Faure. Le Canadien a le choix : la Floride et la Californie mais aussi le Mexique, Cuba et la République dominicaine et maintenant la Tunisie ou le Maroc.

- Montréal -

Le développement du tourisme canadien est étroitement associé à celui du voyage aérien, Atlantique oblige. La compagnie Transat est un de ces éléments clef de cette réalité. Née au Québec, elle est devenue, grâce à une bonne gestion, l'une des dix plus grandes entreprises de tourisme au monde, nous a indiqué sa représentante, Louise Collignon. Depuis 1990, la compagnie a mis en place un Nice-Montréal direct qui opère de mai à fin octobre et propose aux visiteurs canadiens - 35 000 sont arrivés par avion sur la Côte - des séjours en hôtels et tout un programme d'excursions.

Mme le consul du Canada à Nice, Michèle Felizzola, et Dominique Charpentier, directeur du CRT Riviera Côte d'Azur, ont pris la parole pour conclure et inciter les professionnels du tourisme à s'intéresser encore de plus près au marché canadien.

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 -