Les années-pétrole se terminent :

achetez une voiture mais surtout, ne l'utilisez pas pour vous rendre en ville !


La prospérité de l'économie française est liée à celle de l'industrie automobile. Celle du pétrole en bénéficie et, au final, l'Etat tire les marrons du feu en prélevant de nombreuses taxes. Tout et tous nous incitent à l'achat d'automobiles et le plus souvent possible. Deux véhicules par famille, c'est devenu la norme. L'urbanisme a négligé de prendre vraiment en considération cet aspect de la réalité. Les immeubles construits, les aménagements proposés, font volontiers l'impasse sur cette multiplication de véhicules, sur la qualité de l'air, sur le temps perdu à se rendre à son travail ou à rejoindre son lieu de loisirs. De plus, nous sommes dans un "vieux pays" et les centres villes n'avaient été prévue pour une telle révolution. C'est un peu tard pour le reprocher à nos aïeuls !

L'absurde est au rendez-vous et le sketch prémonitoire de Raymond Devos est en train de passer de la fiction à la réalité. On tourne en rond, à la recherche d'une place de stationnement, pas trop éloignée de l'endroit où l'on veut se rendre, à un coût qu'on souhaite raisonnable.

A terme, on ne pourra plus se rendre au centre de nos villes en voiture car on ne pourra plus y stationner. Des villes, par le monde, ont fait les premiers pas en instaurant un péage et pratiquent des prix de stationnement dissuasifs. Péage ? Le terme peut paraître ici excessif car, étymologiquement, il s'agit du droit de mettre le pied. Pour nous, on devrait plutôt parler du droit de mette la roue

La création, ici et là, de zones piétonnes inquiète les commerçants, souvent peu favorables à leur extension. Ils ont peur que cela dissuade la clientèle de se rendre sur les lieux de vente. Or, les rares stationnements autorisés sont fréquemment monopolisés par ces mêmes commerçants et par leurs employés, sous le regard souvent indulgent des services municipaux… Quant au respect des heures de livraisons, n'en parlons même pas.

Plusieurs communes du littoral azuréen ont développé avec un certain bonheur des zones piétonnes et réservent des voies au seul transit des véhicules, avec incitation à utiliser les parkings publics. Des maires ont donné mission à des officines spécialisées de trouver des solutions. Aucune n'a, semble-t-il, fait de miracles. Comme c'est souvent le cas en matière d'écologie, de protection de l'environnement et de développement durable, c'est l'addition de petits éléments qui apportent à l'ensemble une bouffée d'oxygène…

Le prix du pétrole atteint des sommets, la consommation des pays émergeants qui veulent leur part du gâteau, dope le marché et diminue d'autant le nombre des années-pétrole qu'il nous reste. Jusqu'à présent, l'homme a trouvé des solutions à ses problèmes. Restons optimistes pour une fois. Attitude d'autant plus facile que nous ne sommes pas de ceux chargés de les trouver.

Pour l'instant, on nous demande, en citoyen soucieux de la bonne santé de l'économie de son pays de continuer à consommer. Une voiture après une autre, neuve de préférence. On nous fait comprendre aussi de l'utiliser le moins possible. De cette façon nous ne polluerons pas, ne créerons point d'embouteillage, n'injurierons pas notre conducteur voisin…

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 -