Le match Brochand Leroy :

c'est pas du foot, c'est de la politique !

Depuis son élection à la mairie de Cannes et à l'Assemblée nationale, ce n'est pas vraiment un secret, Bernard Brochand n'est pas en cour auprès de la majorité des maires des communes environnantes. Ce qui lui donne une raison de plus de ne pas vouloir adhérer à une intercommunalité où il ne serait pas sûr d'obtenir la présidence, le siège social et l'administration qui va avec. Seuls les maires de Théoule, de La Roquette et d'Auribeau se sont ouvertement rangés à ses côtés dans cette course au pouvoir. Pas pour les mêmes raisons, le maire de Mouans-sartoux, André Aschieri, est un allié objectif de Bernard Brochand. Il ne veut pas entendre parler d'une intercommunalité qui réunirait les communes du littoral à celles du moyen et du haut pays.

Un autre épisode de cette lutte que se livrent le maire de Mandelieu, Henri Leroy, et le maire de Cannes, vient de dérouler. Membres tous les deux de l'UMP, leurs partisans étaient appelés à élire leurs délégués de circonscription et, plus ou moins directement, de choisir entre l'un et l'autre. C'est Henri Leroy qui décrochait le pompon devant le candidat cannois, Jean-Denis Bernard. Le score est écrasant : 1004 voix à 507 ! Ce résultat indique qu'au sein du parti majoritaire, le député-maire est loin de faire l'unanimité. Voilà qui suscite des inquiétudes dans son entourage. L'année prochaine sera déterminante, on votera pour renouveler nos représentants à l'Assemblée nationale et l'un et l'autre sont candidats sur la même circonscription.

Cela pose, dans la logique de ce vote, la question de l'investiture Ump. Si la volonté de Nicolas Sarkozy de donner aux adhérents de son parti la possibilité de choisir leur candidat se confirme, c'est donc Henri Leroy qui a le plus de chance d'obtenir l'investiture. Un atout de taille qui pèsera dans la balance le jour du scrutin. Alors, un député de Cannes maire à Mandelieu ? Ceci c'est déjà vu, en l'occurrence avec Louise Moreau.

Un échec aux législatives diminueraient sérieusement les chances de réélection pour le maire sortant et donneraient des ailes à ses concurrents qui déjà affûtent leurs armes dans la perspective de 2008…Nous n'en sommes pas là et nul doute que l'ami personnel de Jacques Chirac, qui, par ailleurs, fait parti de l'équipe de communicateurs de N.Sarkozy, a encore de la marge. Marge que de nombreux observateurs jugent étroite car l'équipe municipale actuelle, quelque que soit son bilan et ses qualités, n'a pas su séduire les Cannois. Elle n'a pas su créer de liens affectifs avec la population, c'est un fait.

Si l'on sait quel candidat se trouvera sur le chemin de Bernard Brochand pour la députation, lire plus haut, on se demande si tous les candidats pour les municipales sont en lice. M. Martinez, adoubé par Michel Mouillot, ou M. Buerch se sont certes déclarés mais aucun d'eux pour l'instant, ne semble capable d'emporter la mise. Reste une inconnue de taille, la participation de Philippe Tabarot. Le frère de la député-maire du Cannet, lui-même Conseiller général de Cannes centre, pourrait être un candidat à prendre au sérieux. Sans doute prendra-t-il le temps de lire les résultats des prochaines législatives avant de prendre sa décision.

En attendant d'être le centre du monde, objectif avoué du député-maire, ou plus modestement d'être le centre d'une grande intercommunalité capable de faire le contrepoids avec celle de Nice et des 23 communes qui, avec elle, composent la Canca, Cannes est le centre d'une terrible bataille que se livrent les candidats Ump pour le leadership.