Maurice Chevalier et le cinéma :
passages obligés par Cannes et son Festival.
En 1989, le Festival fêtait les 100 ans de Maurice Chevalier et une exposition du dessinateur Charles Kiffer lui rendait hommage. Celui-ci avait commencé à croquer Maurice dès 1925 et allait s'en faire pour la vie un ami. Est-ce sa carrière de chanteur ou celle d'acteur qui fut la plus importante ? Elles ne se gênèrent en rien I'une et I'autre et furent d'une complémentarité parfaite.
Le cinéma et Maurice, c'est une longue histoire d'amour. Il a tourné quelque 58 films dont l'éternel "Gigi" de Vincente Minelli en 1957 qui obtint 9 Oscars à Hollywood. Il avait déjà reçu le premier prix d'interprétation au Festival du film de Locarno pour son rôle dans le film de René Clair : "Le Silence est d'or". En 1959, il obtenait un Oscar exceptionnel pour sa contribution au monde du spectacle, pour recevoir en 1968 un Emmy Award…
Un des plus grands metteurs en scène américain des années 30 disait de lui qu'il avait "le don très rare de donner un air innocent à la scène la plus compromettante". Il rejoignait en cela le jugement du prince Rainier III : "Spirituel, jamais vulgaire, il nous communiquait sa bonne humeur en nous offrant l'évasion !".
- Maurice entouré de Kick Douglas, Simone Signoret, Yves Montant et Gary Cooper -
Le Festival lui doit un sacré coup de main. Il lui prêta sa stature emblématique lors du Festival de 1946 et défila sans complexe sur la Croisette lors des parades. On regrette que les organisateurs du Festival n'aient jamais choisi Maurice comme président du jury. Peut-être était-il trop cannois. Il est toujours si difficile d'être prophète en son pays… Ce qui n'empêcha pas Maurice de faire don de sa villa cannoise, La Louque, aux "indigents de la musique", à ceux qui n'avaient pas eu sa chance mais qu'il considérait comme ses frères de scène. La Sacem en hérita, qui la vendit à la ville de Cannes, toujours propriétaire.
Des artistes du Music-hall ont remplacé Maurice sur la scène, d'autres artistes lui ont succédé sur le grand écran… Mais, dans notre mémoire, il est toujours en vie.
- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 - A.D. -