Monaco, l'après Rainier,
début de règne timide pour Albert.
La critique est facile lorsqu'on pose un œil critique sur la Principauté de Monaco. Dans ce domaine là aussi on ne prête qu'aux riches et le petit Rocher se porte plutôt bien. Grâce à Rainier qui, après la dernière guerre, s'attacha à redorer les finances de cet état dont il était l'héritier. La princesse qu'il épousa apporta sa pierre à l'édifice : paillettes et feux d'artifice. Elle donna naissance à une progéniture qui permit au royaume d'occuper le devant de la scène, rivalisant avec les stars du show-biz et de la jet-set, de figurer sur de nombreuses couvertures de Paris-Match et de Gala…
Suite au deuil du prince Rainier III, on appris dans la foulée, que son successeur dont certains, aux Guignols de l'info par exemple, moquaient sa timidité et sa réserve, avait un enfant caché. Un petit voyage au Pôle Nord lui permit de se dégeler un peu plus et le voilà maintenant fréquentant une jolie naïade sud-africaine. Grand bien lui fasse, nous ne lui voulons que du bien !
On peut constater qu'Albert, a fait preuve d'excellence en s'entourant d'une garde rapprochée et en mettant aux commandes des relations de longue date dont il avait déjà eu l'occasion d'apprécier la qualité. Jean-Paul Proust, Gilles Tonelli, Denis Ravera, José Badia, Stéphane Valeri, Michel Bouquier, Gilles Noghes, étant du nombre.
Un autre membre de ce cartel de fidèles, Franck Biancheri, s'est cru obligé, le mois dernier, de présenter sa démission. Nommé ministre plénipotentiaire en novembre, la presse l'a épinglé pour une délicate affaire immobilière où il serait mêlé. Peu de chose en fait, quelques petits millions d'euros monégasques qui changent de mains…pas la peine d'en faire une affaire d'état. Le prince a néanmoins donné ses consignes : que ces pratiques douteuses cessent !
Une autre affaire judiciaire a pris le relais, le très médiatisé procès Hobbs-Melville. L'histoire d'un krach financier d'envergure qui laissa un trou d'environ 100 millions d'euros et fit plus de 300 victimes. Un beau désordre dans une principauté qui s'efforce de ne plus figurer, officiellement du moins, dans la liste des paradis fiscaux, tout en continuant malgré tout - c'est son privilège - de faire bénéficier ses résidents de conditions fiscales exceptionnelles.
Le beau désordre de ce procès met en évidence un autre désordre, celui-ci d'ordre judiciaire. Car les avocats de la partie civile tentent faire porter une grande partie de la responsabilité de cette escroquerie, à l'administration monégasque. Et de demander l'audition, entre autres, de Franck Biancheri, conseiller du gouvernement pour les finances et du juge qui a instruit le dossier. En vain. Le ministre d'Etat, M. Proust, en a décidé autrement, intervenant d'une façon jugée scandaleuse par les plaignants.
On le voit, les efforts du nouveau régnant et de son équipe prendront un certain temps avant que la principauté devienne un état comme un autre. Mais est-ce vraiment leur volonté ?
Small is beautiful and plentiful !
- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 -