Les bergers crient au loup,
les loups crient au berger.
L’Association européenne de défense du pastoralisme contre les prédateurs se lance dans une campagne de démythification du loup. Pour elle, le lobby environnemental est plus écouté que les bergers. Que dire du lobby des chasseurs qui tient en mains toutes les petites communes du département ! Toujours d'après l'association, les médias feraient la part trop belle au loup…D'où la publication, financée par le Conseil général, d'un dépliant tiré à 100 000 exemplaires.
Y sont développés arguments et chiffres. L'association estime les pertes à plus de 2 000 brebis et moutons sur un cheptel de 300 000. Pas vraiment la catastrophe annoncée, sachant qu'avant l'introduction du loup, les chiens errants prélevaient sur les troupeaux une part sensiblement égale à celle maintenant attribuée aux loups. Hors, les chiens errants n'ont pas disparus pour autant !
Donc, d'un côté des écologistes convaincus et soutenus par des journalistes dont quelques uns pointent à Canal et sévissent aux Guignols. De l'autre, des bergers qui trouvent un appui au sein de l'institution départementale, acquise depuis des générations aux pressions des communes de montagnes et dans lesquelles les chasseurs, au nom de la tradition, y font la loi.
Plus modérée, la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes se contente de déclarer que le loup n’explique pas toutes les difficultés que rencontrent les éleveurs, mais qu'il y contribue grandement.
Dans les informations distillées par les anti-loups et les pro-bergers, le prix du loup : il serait de 50 000 euros par tête l’an dernier. Ce qui fait dire à beaucoup que le steak de loup coûte beaucoup plus cher que les côtelettes d'agneau… Il faut savoir aussi que chaque mouton tué par un loup, présumé coupable, rapporte à son propriétaire une notable indemnité. Indemnité qui vient s'ajouter aux nombreuses aides et bonifications diverses. On estime que le revenu moyen d'un éleveur alpin est ainsi subventionné chaque année à plus de 50 %.
L'homme est un loup pour l'homme, disait déjà Plaute, avant Jésus Christ. La femme est une louve pour la femme, ajoutât Christan Bernard, un peu plus tard. Les loups ne sont pas plus tendres entre eux que nous le sommes mais eux, ce sont des loups !
- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2006 -