Les Ramblas contre la Croisette :

Barcelone un, Cannes zéro.

Dans la course aux grands congrès, la capitale catalane a su détourner à son profit celui dédié à la téléphonie mobile, le très fameux 3GSM. Pour Franck Eksser, le Pdg de SFR, un abonné à cette grandiose manifestation, ce n'est pas un hasard. Il avait, dit-il, alerté le maire de Cannes sur les dérives des professionnels du tourisme cannois coupables, selon lui, de la fâcheuse tendance de gonfler les prix de leurs prestations durant les quatre jours que durait le congrès. Conclusion : la facture 2006 des participants s'est vue réduite de 20 %, tandis que les recettes de la ville de Cannes et de tous les commerçants, étaient en perte de précieux millions d'euros. Le 3GSM rapportait, d'après le magazine Challenge, plus d’argent que le Festival du film et ce, pendant presque deux décennies.

Le bilan de cette dernière édition doit laisser un goût encore plus amer pour les commerçants cannois et les responsables du Palais des Congrès. Pour le Conseil général aussi qui n'avait pas ménagé sa peine en prenant à sa charge un certain nombre de frais liés au transport. Dix mile participants de plus ont visité ce salon, depuis longtemps incontournable rendez-vous des professionnels du sans fil et du mobile.

- la rotonde, extension du palais des Festivals

Cette exceptionnelle réussite ne doit pas occulter une réflexion sur le fond. Quel est l'avenir des grands congrès ? La course à la démesure n'a-t-elle atteint ses limites ? Le coût des infrastructures indispensables à leur venue pourront, à terme, se révéler dissuasives à construire comme à entretenir. La nécessité de loger les participants à plusieurs dizaines de kilomètres du lieu principal frise le ridicule. Le prix du pétrole et son incidence sur celui des transports ne pourront que ralentir leur prolifération, voire menacer l'existence même de certains d'entre eux. L'instabilité politique au Moyen-Orient, le terrorisme international, sont eux aussi des facteurs peu incitatifs au voyage.
Le développement des NTIC sonne peut-être le glas de ce type de manifestation. Si small fut un temps considéré comme beautiful, Internet l'est maintenant à coup sûr !

- mention : www.pariscotedazur.fr - février 2006 -