Les frères Verdilhan témoignent d'une Provence disparue.

La Fondation Regards de Provence leur rend hommage.

Catégorie Les Arts au soleil

Jusqu'au 17 février 2007 on pourra visiter une présentation de leurs œuvres dans les salons du Palais des Arts, place Carli, à Marseille. Mise en scène par Pierre Dumon, cette rencontre est une première qui réjouira les amateurs.


L’œuvre puissante de Mathieu (1875-1928), qui sut retenir l’attention d’André Suarès, en fait l’un des représentants les plus inspirés de l’école provençale moderne. De la riche diversité de parcours pictural, le grand public connaît principalement la période des magistrales synthèses, de l’équilibre chromatique et structural des années 1920, où le peintre en pleine possession de ses moyens développe une surprenante grammaire plastique. En 1925, Mathieu décore l'Opéra de Marseille et il devient un an plus tard l’un des rares peintres français à avoir bénéficié, de son vivant, du prestige d’une exposition new-yorkaise.

Le talent d’André (1881-1963) est polymorphe. Tout à la fois sculpteur, modeleur et auteur, il est capable, en tant que peintre, de croquer de savoureuses scènes de genre, qui évoquent l’univers de Francis Carco. André est amoureux de son Marseille et de cette foule grouillante, qui gravite sur le port. C’est un homme un peu fruste, à l’âme sensible, donnant de son temps pour les malheureux, c’est ainsi que le décrivait Louis Audibert dans un article du Marseille libre de 1932.


Hormis pour quelques rares toiles, la palette d'André se décline en tons clairs, lumineux mais jamais utilisés purs. Ses œuvres sont parfois réalisées dans une même conception que celle de son frère Mathieu, mais moins colorées. A ses débuts, sans doute sous l’influence de celui-ci, il utilise ses couleurs en touches courtes et pâteuses dans des tonalités très variées. Mais très vite son geste s’allongera, sa pâte disparaîtra, un cerne sombre soulignera son sujet comme le ferait un dessinateur.

Ces "Deux visages de la modernité en Provence", méritent toute notre attention et notre respect.

- mention : www.pariscotedazur.fr - octobre 2006 -