La faillibilité du pape et des magistrats :

un sujet qui n'est pas d'actualité.

Catégorie Pieds dans le plat

Les erreurs en série du procès d'Outreau avaient déclenché une prise de conscience de ma part du public et des plus hautes autorités. Il y avait urgence à formuler des propositions et à s'attaquer à une réforme du système judiciaire. On jeta un coup d'œil à ce qui se passait ailleurs. A visionner quotidiennement les séries américaines, australiennes ou anglaises, la tête des présumés réformateurs tourna… Est-ce que c'était vraiment mieux ailleurs ? Il fallait bien faire quelque chose pourtant, on l'avait promis. On piocha ici et là et la montagne accoucha de ce qui était encore trop indigeste pour une corporation pointilleuse de ses prérogatives.

La réforme était en marche. On en oublia évidement de consulter les représentants de la Justice. A quoi bon, puisque eux-mêmes étaient en cause ! Aussitôt sortie, aussitôt dénoncée, la bonne idée se retourna contre leurs auteurs. On ne réforme pas en profondeur, à la veille d'échéances électorales d'importances et comme il y a toujours une élection en préparation, il faut bien s'y résoudre, ce n'est jamais le temps de réformer ! La France irréformable ? C'est fort possible après tout !

Ainsi, les juges et les magistrats ont échappé à ce qui leur pendaient au nez. On allait voir ce qu'on allait voir et juger les juges. Point ! Les magistrats se rebellèrent et ce fut bien d'une souris qu'accoucha la montagne…

A l'heure où, le saint père le pape se fait discret sur le sujet, les juges gardent l'essentiel de leur statut : l'infaillibilité. Pas de faute, donc pas de sanctions. On en touche pas au Conseil supérieur de la magistrature et silence sur la responsabilité des magistrats !

Ce qu'il reste de cette tentative de coup d'état dans le landernau de la Justice ? Pas grand chose si ce n'est, à noter, la réaction des professionnels. Ils se disent satisfaits…

- mention : www.pariscotedazur.fr - octobre 2006 -