Quel siècle pour le 21 ème du nom ?
Le siècle du tout religieux et de l'intolérance.
On fait volontiers dire à André Malraux que le 21e siècle sera celui de la spiritualité ou ne sera pas. Il avait à moitié tort, d'autres diront à moitié raison. Certains leaders religieux semblent avoir repris cette assertion à leur compte.
Sous couvert de spiritualité, ils prêchent une pratique agressive du prosélytisme et une interprétation à la lettre de textes de référence, quitte à en dénaturer l'esprit. Comment peut-on se servir de la religion et de ses principes les plus généreux pour en faire un outil de pouvoir et d'asservissement ? Au fil de l'histoire, au nom de la religion, sur tous les continents, les exemples abondent en excès de ce genre qui, presque invariablement, débouchent sur des conflits guerriers et le massacre d'innocents.
Le 21e siècle est en passe de redonner à l'Islam une place prépondérante laissée quasiment vacante. Le christianisme est en perte de vitesse et ni les pratiques non-violentes du bouddhisme, ni celles du mouvement "new age" ne peuvent rivaliser avec cette vague de fond qui s'appuie sur un fondamentalisme autoritaire. Comme souvent, la religion devient un instrument, l'outil qui permet de dominer. Les mollahs qui l'ont bien compris, réclament le pouvoir politique. Nos états laïques se désolent, eux qui avaient obtenu, souvent dans le sang, la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Les états islamiques feront-ils mieux que nos royautés défuntes, instrumentalisées par l'Eglise alors toute puissante ? Quelle que soit la réponse, Ben Laden et ses émules risquent de faire du 21e siècle celui du terrorisme. Sera ou sera pas ?
- mention : www.pariscotedazur.fr - Alain Dartigues - texte publié en décembre 2003 -