Discrimination positive ou négative ?

peut-on rendre la discrimination positive ?

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On parle beaucoup de discrimination positive en matière de politique d'intégration. Or n'est-ce pas une discrimination si, le choix ne se fait plus sur des critères objectifs mais sur l'appartenance à une communauté ethnique, religieuse ou autre ?

L'exemple américain, pris comme référence, a-t-il donné toute satisfaction ? Il a certes ouvert des centaines de milliers d'emplois dans l'administration pour les minorités ethniques. En France, où le nombre de fonctionnaires est pléthorique, la conséquence d'un tel choix serait encore plus évidente. Il aurait comme conséquence d'instaurer des concours à plusieurs vitesses, un système qui serait assurément jugé comme inéquitable. La volonté gouvernementale de trouver, ici un recteur, là un préfet d'origine musulmane ou mieux encore un ministre, est significative d'un sentiment diffus de culpabilité, vieux réflexe judéo-chrétien qui nous fait éternellement assumer des choix que de nos ancêtres ont fait dans des contextes très différents.

Les règles de notre laïcité devraient nous garder indépendants de tout dictat religieux. Elles sont les gardes-fou de l'égalité républicaine. Survivrait-elle à l'établissement d'une discrimination dite positive ?
Il serait hypocrite de nier que, même dans notre République et ses écoles, des rapports privilégiés ont subsisté. Des écoles privées et semi-privées existent depuis longtemps et elles ne sont pas toutes catholiques. Pour de pas être taxé de partialité, il faut mentionner l'existence d'autres formes de "discriminations" et qui sont, de façon plus évidente, positives. A commencer par la parité hommes-femmes dans le cadre de la vie politique, à l'obligation faite aux entreprises de respecter un quota de travailleurs handicapés, aux emplois dits réservés, aux conditions de recrutement taillées sur mesure pour nos sportifs de haut niveau, aux femmes ayant trois enfants.

De son coté, France Télévisions réfléchit à des émissions qui "refléteraient la diversité des composantes constitutives de la société française" et devraient prendre en compte le fait qu'un Français sur dix soit issu de l'immigration (hors Union européenne). Cette "meilleure représentation" toucherait aussi bien les fictions, les documentaires, les magazines, les invités, les acteurs que le personnel.

On eut aimé que le melting-pot à la française fonctionne différemment et que l'intégration se fasse plus en douceur, de la même façon dont s'était faite celle des italiens, des arméniens, des portugais, des polonais. On le constate, ce n'est pas vraiement le cas.