Dimanche 11 mars 2001: soirée électorale,

soirée télé…

Il est 20 heures. Je m’installe confortablement devant mon récepteur de télévision. Je vais avoir le choix pour les informations et surtout les commentaires entre Claire Chazal et PPDA sur TF1, Claude Serillon sur France 2 et Elise Lucet sur France 3.

Première information, s’il y a 40 millions d’inscrits, le taux d’abstentions annoncé est record. Un électeur sur trois ne se serait pas déplacé. M.Santini note que depuis 20 ans, ce taux, inquiétant pour la démocratie, a augmenté de 1 % chaque année. On apprend aussi très vite que le rapport des forces gauche-droite dans le pays n’est pas significativement modifier.

Je zappe, passant de l’une à l’autre chaîne, au risque de passer à côté d’informations précieuses, mais la curiosité est trop grande, de justement rater quelque chose. J’attends des nouvelles des Alpes Maritimes évidement mais c’est Paris, Paris, toujours Paris. Les Verts sont en position de faire gagner ou perdre la gauche. Difficile d’imaginer qu’ils feront comme aux USA où l’écologiste Raph Naber a fait probablement perdre Gore, alors que de toute évidence, il était beaucoup plus près de lui que de Busch. A quoi tient parfois l'histoire et le destin du monde…à une longueur de nez…d'une Cléopâtre !

Les commentateurs répètent à qui veut l’entendre que Paris ce n’est pas la France. Je ne m’en aperçois guère avant 21 heures. Les résultats d’Avignon, de Toulon arrivent enfin…

20 h 45. Le décrochage régional de FR3 me rapproche de mon centre d’intérêt mais les résultats locaux tardent à tomber, je reste sur ma faim. Le journaliste Olivier Loubet fait de son mieux mais François Rosso et J.F Téaldi doivent encore attendre pour nous apporter leurs savants commentaires. Le Vaucluse, les Bouches du Rhône, le Var nous amènent leurs petites surprises. La réélection au premier tour, sans véritable surprise, de J.C Guibal puis celle de M. Négre à Cagnes-sur-Mer sont le prélude à des annonces qui devraient apaiser notre impatience.

Nous attendons Cannes mais c’est Nice, notre capitale départementale, qui nous fournit les premières indications. Peyrat domine avec une certaine insolence ses adversaires et il le leur fait bien sentir. Eux constatent une augmentation de l’abstention de 7 points et l’attribuent à la mauvaise opinion qu’auraient ces niçois pour leur maire.

De nouveau nerveux, je me précipite sur mon ordinateur mais le site de Nice-Matin qui me promettait d’en apprendre davantage, est débordé et je n’obtiens rien !

Un peu écœuré, je zappe sur Arte mais je n’arrive pas à m’intéresser à ce « cheval venu de la mer », film irlandais bien tristounet. Je rêve un instant qu’il me donne des nouvelles de ces maires du littoral qui s’ils ne viennent pas de la mer, on les pieds dans l’eau !

Sur M6 on passe « les tontons flingeurs ». Le film de G.Lautner, colorié mal à propos, nous distille une ribambelle de vedettes. J’essaye de me détendre et d’imaginer Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Robert Rich… interprétants le rôle de Tiberi, Millon, Delanoé ou Douste-Blazy… Je leur reconnaît des talents de comédiens…

21 heures 30. Mellick, qui avait essayé de sauver son copain Tapie au prix d’une affabulation qui n’avait pas convaincu les juges, récupère 44 % des votes à Béthume. De son côté, Balkany recueille 35 % . Les électeurs ne semblent pas vouloir sanctionner les mis en examen ni les ex-inégibles. Michel Mouillot doit regretter de ne pas avoir déjà régler ses affaires…

Il est 22 heures lorsque Stéphane Amar, à l’hôtel Majestic Barrière, annonce les premières estimations. B.Brochand est à 36 %, G.Cima à 19, L.Luca, A.Peyron et A.Crapiz sont tous crédités de 12 %. A confirmer évidemment.

Pour les cantonales de Villeneuve-Loubet, F. Téaldi met en évidence le net recul du député-maire en mal de Cannes, qu’il estime de 23 points. Appréciation vivement contestée par l’intéressé, L.Luca.

Plus tard, dans les studios de la station, Charles Giscard d’Estaing qu’on crédite d’un 7 % et à qui on demande vers qui il dirigera ses partisans au second tour, répond qu’assurément ce ne sera pas au profit de B.Brochand. Il emploiera les mêmes termes que J.Mathieu-Obadia à Nice à propos de J.Peyrat : ce ne serait pas un bon maire.

A Grasse, J.P. Leleux et ses 43 %, fait mieux que prévu mais l’addition des candidats de gauche peut encore faire pencher la balance. A Antibes, Leonetti n’aura pas besoin d’un autre tour, à Vence, Iacono est en tête, mais rien n’est joué.

23 heures 30. J’abandonne. Rien sur Mougins, Mandelieu, Le Cannet…

- mention : www.paricotedazur.fr - avril 2006 – Alain Dartigues -