Un multiplexe à cannes :
ce n'était pas du cinéma !
Roger Duhalde, le maire de Mougins, était bien seul à Paris pour défendre son projet de salle de cinéma multiplexe.
Ni à Mouans-Sartoux où la médiathèque tarde un peu à être opérationnelle, ni à Cannes, ni à Grasse, ni même à Antibes on n’en voulait. Ce qui semble normal après tout, chacun défendant âprement son territoire et ses intérêts. Ce sont les arguments avancés et le fait qu’elles soient défendues par une entité plus neutre, qui ont fait pencher la balance de façon définitive. La CCI avait délégué à Paris, à la commission nationale d’équipement commercial, son représentant, Robert Campana. Celui-ci a mis en avant le fait que, si Cannes est le centre du monde quelques semaines par an, si les Congrès viennent meubler tout au long de l’année les palaces et si quelques restaurants et commerces de luxe tirent leur épingle du jeu, pour les autres acteurs économiques, Cannes est une ville de province, avec des caractéristiques et des problèmes de ville de province : 69 000 habitants au compteur, beaucoup plus en été et moins au cœur de l’hiver. Alors si l’on ne veut pas accentuer la désertification périodique du centre ville, il ne faut autoriser n’importe quoi. La construction à quelques kilomètres de la rue d’Antibes et de la Croisette d’un multiplexe qui annonce 700 000 entrées par an semble l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
Il semble que ces arguments, venant s’ajouter aux interventions de Paul Simonet, l’adjoint à la culture, Raoul Aubert, le président des Cinémas de Cannes et qui étaient toutes contre le projet, aient porté leurs fruits puisque la commission nationale a été dans le même sens que la commission départementale qui l’avait déjà repoussé.