L’industrie du vêtement en ligne de mire…

Nous atteignons un point de bascule, à la fois dans le contexte de la crise climatique et dans celui de la transformation de cette industrie. Heureusement un partie du public et des consommateurs, semblent avoir pris conscience de l’impact de ses vêtements sur notre environnement.


Malgré une compréhension croissante des impacts de l’industrie textile, trop peu de citoyens sont aujourd’hui conscients des problèmes humains et environnementaux qui sévissent dans l’industrie mondiale de la mode, en particulier de ses liens avec le changement climatique, et de leur lien personnel avec cette industrie. Les idées fausses du public sur l’activisme pour la mode peuvent être décourageantes, tandis que le manque de connaissances et de compétences empêche les citoyens de prendre des mesures pour changer positivement leur consommation de mode.

La durabilité est devenu tendance, le vintage a pris des part de marché. Ce changement culturel est également soutenu par une vague de législation entrant en vigueur dans l’UE et aux États-Unis, avec un leadership de la France, qui vise à réglementer enfin l’industrie de la mode. Longtemps considérée comme frivole, la mode n’avait jamais vraiment été réglementée. Toutefois, grâce à la pression accrue exercée par les citoyens, les ONG et les syndicats, les décideurs politiques prêtent enfin attention et tentent d’élaborer une législation pour traiter les questions relatives aux droits de l’homme et à l’environnement dans le secteur.

Le changement systémique est encore trop lent. L’absence de progrès face à l’accélération de la crise climatique, à l’aggravation des inégalités sociales et à la destruction de l’environnement est préoccupante. Les personnes qui fabriquent nos vêtements restent piégées dans la pauvreté, tandis que les combustibles fossiles alimentent encore une grande partie de la chaîne d’approvisionnement et que les fibres plastiques sont largement répandues dans la terre et les océans. Plus de 65% des textiles utilisés dans l’industrie textile (polyester) sont issus du pétrole. La surproduction et la surconsommation provoquent une crise des déchets qui paralyse les communautés du Sud et pollue l’environnement dans le monde entier.

Des chiffres mettent en évidence cette surproduction. Ainsi, le nombre d’articles textiles/chaussures/linge de maison mis sur le marché tous les ans est de 3,3 milliards pièces/par an. C’est l’équivalent de près de 48 pièces/personne/an. Or, pour respecter l’Accord de Paris et être sur la trajectoire de 1,5°C de réchauffement, on devrait plutôt être à 5 vêtements/habitant/an… Devant ces faits, la sagesse voudrait que nous changions nos comportement individuels et collectifs. En seront nous capables ?

  • Fashion Revolution milite pour un système de mode propre, sûr, équitable, transparent et responsable par le biais de la recherche, de l’éducation et du plaidoyer. Mouvement mondial présent dans 75 pays, il a une vision collective d’une industrie de la mode qui préserve et restaure l’environnement et valorise les personnes plutôt que la croissance et le profit.