«  S’il est impossible de donner à ce jour une estimation précise de l’impact en matière de dépenses et recettes de la Sécurité Sociale, un premier bilan permet néanmoins dès ce jour de constater qu’il sera impossible de tenir l’engagement d’un retour à l’équilibre en 2023. Les mesures concernant les reports ou annulations de cotisations pour les entreprises, ainsi que la prise en charge du chômage partiel, ont entraîné des baisses drastiques des recettes et une augmentation conséquente des dépenses de la sécurité sociale.

Si nous avons unanimement souhaité récompenser l’investissement des soignants par la mise en place d’une prime, le Gouvernement va devoir clarifier ses contours et revoir durablement leur rémunération. Qu’est-ce qu’un établissement de « première ligne » ? Comment définir un territoire particulièrement touché, quand dans une même région, certains départements sont sollicités à l’excès et d’autres relativement épargnés ? Le statut d’établissement de « combat contre le COVID » ne va-t-il pas créer de discrimination ? Tant de questions sans réponse.

Sur un plan strictement financier, les inquiétudes sont tout aussi grandes, notamment quant au timing entre le réel versement de la prime et sa prise en charge par l’Assurance Maladie. Certains établissements craignent de devoir avancer sur leur budget cette prime. Enfin, la situation des praticiens libéraux et la déprogrammation dans les établissements de santé ont eu aussi un impact, qu’il faudra quantifier en fin d’exercice. Nous devons rester vigilants sur la trajectoire des comptes sociaux tout en permettant une reprise de l’économie et travailler à la préservation voire à l’amélioration de notre système de santé. 

En France, nous nous plaisons à dire que notre système de santé est le meilleur du monde. Cette crise devrait nous faire prendre conscience, à nous, politiques, de l’importance de faire preuve de beaucoup d’humilité. Nous devons une véritable reconnaissance à l’égard de ceux qui, malgré les difficultés, permettent à ce système de santé tenir encore debout, nos soignants. »

Marine Brenier, députée des Alpes-Maritimes