Calais. Une exposition en hommage à Jeanne Thil...

Catégorie Les Arts au soleil

C’est grâce au petit-neveu de Jeanne Thil, François Olland qu’a pu être réuni une production dispersée au fil des années. Ces recherches l’ont mené dans les maisons de vente aux enchères, les galeries, les brocantes, les musées et les archives, pour retrouver les œuvres et documents relatifs à la carrière artistique de Jeanne Thil. En 2016, François Olland a légué sa collection à la Ville de Calais, ville natale de l’artiste. Ce sont plus de 170 peintures, dessins et aquarelles, complétés d’un important fonds documentaire - journaux, revues, ouvrages, photographies - qui arriveront après son décès à Calais.



- Jeanne Thil, Corfou, vers 1959, Caisse d’Épargne de Calais -



Ainsi, du 15 juillet 2020 au 28 février 2021, l’exposition « Peintures des lointains. Voyages de Jeanne Thil » présentée au Musée des beaux-arts de Calais est l’occasion de montrer pour la première fois au public une sélection d’œuvres de l’artiste d’origine calaisienne (1887 - 1968), à qui aucune exposition monographique n’a été consacrée depuis sa disparition. La dernière grande manifestation remonte à 1958, lorsque le musée de la France d’outre-mer à Paris et le musée de Calais ont dédié une exposition à l’artiste avec plus d’une centaine d’œuvres. Si Jeanne Thil a peint des décors historiques pour sa ville natale et d’autres villes du Pas-de-Calais, elle est surtout connue pour ses toiles inspirées de ses voyages de part et d’autre de la Méditerranée, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce et surtout en Tunisie.

L’exposition se focalise sur la signification du voyage lointain chez une peintre française de la première moitié du XXème siècle. Vecteurs de nouveaux sujets d’inspirations, les voyages de Jeanne Thil en Méditerranée lui donnent accès à un répertoire élargi de motifs et de sujets, mais transforment également en profondeur sa manière de peindre, en termes de couleurs et de lumière. Les toiles de Jeanne Thil rencontrent un grand succès en France dans l’entre-deux-guerres. Elles révèlent l’importance, à cette période, d’un art figuratif attaché à la représentation de sujets géographiquement éloignés. Cet art s’épanouit avec l’essor du tourisme outre-mer et la célébration d’un imaginaire exotique de l’Empire colonial français qui culmine lors de l’Exposition coloniale internationale à Paris en 1931.


 

- Jeanne Thil, Algérie, Tunisie, Maroc par la Transaltlantique, vers 1928, Collection privée -


Le parcours et l’œuvre de Jeanne Thil doivent être appréhendés dans ce cadre : l’artiste voyage en Tunisie, alors sous protectorat français, et répond à des commandes pour les compagnies de transport maritime ainsi que pour les expositions coloniales. L’exposition se décline en six sections : voyages dans le temps ; vers la lumière du sud ; Jeanne Thil et la Tunisie ; le tourisme et les compagnies de transport maritime ; les grands décors célébrant l’Empire colonial ; Jeanne Thil et les femmes voyageuses de l’entre-deux-guerres. 

Le visiteur pourra y découvrir une trentaine de peintures de l’artiste, une trentaine d’œuvres graphiques ainsi que divers documents et objets. La fin de l’exposition met à l’honneur des contemporaines de Jeanne Thil, qui ont voyagé dans l’entre-deux-guerres en Afrique du Nord, à travers une sélection d’œuvres des artistes peintres Yvonne Mariotte, Henriette Damart et Marguerite Delorme, et une vingtaine de clichés de l’ethnologue Thérèse Rivière et de la photographe Thérèse Le Prat.

Le commissariat a été confié à Sarah Ligner, responsable de l’unité patrimoniale Mondialisation historique et contemporaine au musée du quai Branly-Jacques Chirac et qui fut conservatrice au musée national Marc Chagall à Nice



- Jeanne Thil, Tunisie, panneau décoratif, 1952, Collection privée -


Musée des beaux-arts
25 rue Richelieu 62100 Calais
tel. 03 21 46 48 40
www.calais.fr