Myriam Bering : un talent cannois…

passé du romantisme au surréalisme.

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Elle commence à peindre à l'âge de 14 ans et tout de suite c'est le succès. On crie au prodige. Myriam Bering est née à Cannes où elle réside toujours. Dans un marché de l'art très focalisé sur Paris, vivre en province n'est pas sur le long terme forcément un avantage. Myriam l'apprendra à ses dépends. j



- Myriam Bering, "Le Prince" de Machiavel -


En attendant, nous sommes à la fin des années soixante, le marché de l'art est encore florissant. Le travail de Myriam est apprécié. Jean Robert Toutain, le PDG du Palm Beach, la remarque et lui offre comme première vitrine celle de l'établissement de la pointe de la Croisette. Les commandes affluent. Les Américains la remarquent. Elle expose à Palm Springs, en Californie. A Genève aussi, sous la houlette du peintre Carzou et la bienveillance de Yves Piaget. Elle a alors 29 ans.


Malgré sa précocité, elle a pris le temps de faire l’École du Louvre, à Paris. Elle choisira comme sujet de sa thèse les « transparences de Picabia ». Puis, passe sans coup férir l'examen de Conservateur de Musée et imagine même devenir Commissaire priseur.


Son travail : c'est d'abord des paysages au travers desquels s'exprime le romantisme de la jeunesse. Elle se laisse ensuite guider par l'œuvre onirique de Leonor Fini et le fondateur du dadaïsme, Max Ernst. Le fantôme de Jérôme Bosch non plus n'est pas loin. La rencontre avec l'éditeur Joseph Pardo, puis plus tard son fils Daniel, oriente son talent vers l'illustration. Elle réalise les gouaches originales pour : Le Prince de Machiavel, Les Voyages dans la lune de Cyrano de Bergerac et le Tao Te King de Lao Tseu.


Avec le recul, on s'aperçoit que cette véritable artiste n'a pas obtenu la reconnaissance qu'elle été en droit d'obtenir. Après un départ en fanfare, elle n'a peut-être pas fait preuve de la combativité et de compétitivité nécessaire ? Comme pour beaucoup de créateurs, produire et vendre appartiennent à deux mondes bien distincts !


Myriam Bering persiste et signe maintenant des dessins, au surréalisme parfois échevelé. Elle y trouve son bonheur. Nul doute qu'une aptitude artistique pareille mérite la reconnaissance d'un public plus large ! Si, comme elle le dit volontiers, « le hasard est l'habit élégant que prend Dieu pour passer inaperçu », encore faut-il l'aider un peu.