Paris. Effet collatéral des grèves : les accidents de la route se multiplient...

Catégorie Les paradoxales

Selon les chiffres publiés par la Préfecture de police de Paris, le nombre d’accidents de la circulation dans la capitale depuis le début des grèves a explosé. En effet, il apparaît une augmentation de plus de 30 % en décembre par rapport au mois de novembre. Les piétons ont vu leur nombre de blessés multiplié par deux, tout comme les vélos ou encore les deux-roues motorisés.




Au-delà du simple constat, il est très important de dispenser quelques conseils utiles aux victimes d’accidents afin de garantir leur indemnisation. Maître Vincent Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes de la route éclaire sur les points essentiels et les mesures nécessaires à prendre après un accident :


- Collectez l’ensemble des éléments utiles. À la suite d’un accident de la circulation intervenant durant les grèves, il est tout d’abord essentiel de se prémunir en recueillant le maximum d’éléments afin d’identifier les éventuelles parties en cause mais également de démontrer les circonstances de l’accident. Les victimes doivent pour ce faire ne pas quitter les lieux de l’accident sans s’être assurés d’avoir recueilli l’identité du et des tiers impliqués, dans la mesure du possible sa plaque d’immatriculation s’il s’agit d’un véhicule terrestre à moteur ou encore le nom de sa compagnie d’assurances et le numéro de contrat.


Il est également essentiel, afin que les circonstances de l’accident ne soient pas ultérieurement contestées, de tenter d’obtenir l’identité d’éventuels témoins et leurs coordonnées. Dans tous les cas, en cas d’accident corporel, un appel auprès des services de secours et de police est indispensable.


Déclarez votre sinistre ! La victime doit également procéder, sans délai, à la déclaration d’accident auprès de sa propre compagnie et de son employeur dans l’hypothèse où il s’agirait d’un accident de trajet. L’ensemble des éléments de nature médicale doit être réuni et conservé précieusement par ordre chronologique (certificat médical initial, arrêt de travail, compte-rendu de radio, etc.).


Relisez précisément et attentivement l’ensemble de vos contrats d’assurance ! Vous pouvez parfois bénéficier d’une indemnisation en cas d’accident (sans qu’un tiers ne soit forcément impliqué), notamment dans le cas des contrats dits ‘garantis accident de la vie’ ou encore d’une protection juridique auprès de votre compagnie multirisque habitation.


Acceptez le transfert vers un centre hospitalier ! Dans l’hypothèse où les secours envisageraient un transfert vers un centre hospitalier, il est important que la victime s’y soumette afin de s’assurer de détenir le maximum d’éléments sur les dommages directement causés par l’accident. Pour Maître Vincent Julé-Parade « Par expérience, je constate que trop souvent les victimes d’un accident, dont les conséquences n’apparaissent pas d’une particulière gravité sur le moment, ne prennent pas le temps et le soin de réunir les éléments indispensables pour la suite de leur prise en charge. Préoccupées par le fait de rejoindre le travail, elles oublient trop souvent de réunir les éléments élémentaires comme notamment l’identité du tiers impliqué. Il est ensuite très difficile de pouvoir démontrer l’existence et les circonstances précises de l’accident avec toutes les conséquences que cela emporte ».


NDLR : il est facile de comprendre les raisons de cette augmentation des accidents en cette période de grève. De nombreux parisiens choisissent pour se rendre sur leur lieu de travail, de circuler en engins à deux roues, motorisés ou pas. Ils se retrouvent souvent sur des trajets qu’ils n’ont pas l’habitude d’emprunter et sont tentés de prendre des risques (conduite en sens interdit, doubler sans visibilité, changement de direction non signalé, non respect des stops…). Quant aux automobilistes, sous pression, eux aussi sont amenés à avoir des comportements inappropriés et potentiellement dangereux.