S’il y a bien un sujet qui occupe l’actualité ces dernières années, c’est celui-ci. Il est même plutôt envahissant. Il n’y a pas un jour en effet sans qu’à la télévision, dans nos quotidiens, sur les réseaux sociaux... il ne soit fait appel à des spécialistes du Moyen-Orient, du terrorisme ou de l’immigration. Le sujet est aussi largement débattu par les politiques, eux aussi invités à débattre, voire à s’écharper. D’où, dans l’esprit de beaucoup, de la confusion et un dangereux mélange des genres.

L’ouvrage de Kader Abderrahim et de Victor Pelpel permet de cerner davantage les enjeux et les défis liés à l’État islamique. Il nous aide à comprendre de quoi on parle lorsqu’on évoque pêle-mêle l’Islam, les sunnites, les chiites, le salafisme, le djihadisme, Daesh, Al Qaïda... Il dresse de façon exhaustive l’histoire d’un mouvement qui place la religion au-dessus de tout. Une religion totale qui régit l’ensemble de la vie des musulmans et les invite à pratiquer la Charria. Pour les islamistes, l’islam est « un dogme, une croyance, un culte, une patrie, une citoyenneté ». Cela ne laisse guère de place au libre arbitre et à une interprétation religieusement incorrecte. Cela explique aussi la difficulté, voire l’impossibilité apparente , de marier islamisme, laïcité et démocratie.

Après avoir brossé un siècle d’islamisme et comment on en est arrivé au terrorisme, les auteurs passent en revue les principaux enjeux de Daech dans le Moyen-Orient et en Occident. Un décodage fort utile. Le livre nous parle de lieux, de faits et de chiffres. Il est illustré de cartes, graphiques et tableaux. Nous aimons son format pratique, sa présentation où chaque chapitre est résumé. A mettre dans toutes les mains de ceux qui d’autorité parlent de ce sujet complexe comme s’ils avaient la science infuse !

* Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po, directeur de recherche à l’IPSE et Senior Advisor au Brussels International Center, il est également membre du Global Finder Expert des Nations unies qui vise à faire des recommandations au Secrétaire Général de l’ONU sur le dialogue des civilisations et le rapprochement entre le Sud et le Nord.