Edito : Le totalitarisme libéral...

a encore de beaux jours devant lui.

Crédits:
textes par
Catégorie Les paradoxales

Il y a dans le libéralisme, un mot qui transparaît, le mot liberté. Et c’est pour lui que maintes révolutions furent entreprises et que tant d’hommes et de femmes y laissèrent leur vie. Cette liberté gagnée qui se décompose inégalement en petites libertés, s’est déclinée de diverses façons aux quatre coins du monde, s’adaptant à des cultures variées. Elle a donné ainsi naissance au libéralisme, qualifiée parfois d’ultra, parfois de sauvage.


De nombreux commerçants, chefs de petites et moyennes entreprises en étaient, il n’y a pas si longtemps les dépositaires et les fervents partisans. D’autres entreprises familiales avaient, en l’espace de quelques générations, atteint une taille et une puissance économique impressionnante mais qui restaient raisonnables. Que sont-elles devenues ? Il semble bien que par le jeu du Marché et de la concurrence, elles aient disparu au profil de nouvelles entités qui ont vite débordé les frontières des Etats. Elles sont devenues des multinationales aux nombreuses filiales, changeant souvent de noms en changeant de pays aux gré des opportunités et des changements de législations...


Les acteurs de l’agriculture traditionnelle avaient cédé les premiers, face aux pressions et aux politiques nationales. Une partie importante de la paysannerie ne fut pas fâchée de vendre à bon prix et sans trop rechigner, l’outil de travail. La terre est basse !


De regroupement en regroupement, d’OPA en OPA, on peut constater une concentration extrême du pouvoir, un pouvoir économique qui fait fit des frontières et des nationalismes. La taille prise par ces nouvelles sociétés est gigantesque. Tandis que leurs créateurs ont disparu depuis belle lurette, le personnel de direction est devenu interchangeable. C’est bien joli de se battre pour la liberté d’entreprise, commencent à raisonner certains mais si c’est pour en arriver là !


Les antimondialistes sont tout de « gauche » vêtus. Ils gênent, ils font peur, parfois ils cassent. Ils ont pourtant le méritent de dénoncer une évidence, la naissance d’un nouveau totalitarisme capable de dicter ses conditions, de mettre à genoux des pans entiers de l’économie « mondiale » et de la finance. Un peu de la même façon, les écologistes politiques s’étaient, les premiers, emparés de dossiers sensibles sur l’environnement et la santé et imposés réflexions et réformes (timides).


Ce totalitarisme nous vient d’une logique libérale et du capitalisme. C’est maintenant à ses défenseurs, s’ils acceptent d’ouvrir les yeux, de l’amender et de placer les garde-fous nécessaires.


Si la Mondialisation n’est pas le mal absolu, elle n’est en aucune façon la panacée. E.F. Schumacher un économiste original, avait lancé en 1973 le slogan, « small is beautiful ». Cela devrait nous faire méditer quant aux dimensions idéales de nos sociétés et de nos institutions. Les éthologues savent qu’il existe des seuils critiques dangereux à dépasser. Les politologues et les sociologues ont l’air de l’ignorer. Les premiers improvisent, sans filet, les autres théorisent et conceptualisent à plaisir.


L’internationaliste à la Marx est mort, les prolétaires de tous les pays ne se sont pas unis, préférant protéger leur territoire, leurs marchés nationaux et leurs emplois. La mondialisation est un état de fait que des gens comme José Bovet pointent du doigt. De façon caricaturale certes, ils nous interpellent : voulons nous vivre sur une planète Mac Do et Coca-Cola. Plus sérieusement ils disent : attention danger !


Des oreilles, à droite aussi écoutent et certaines même entendent ou font semblant.