Les médias nous mentent-ils ?

où plus sobrement, quelle est leur marge de manœuvre ?

Les membres du Lions Club de Cannes Côte d’Azur avaient demandé à Paul Barelli, président du Club de la Presse 06, correspondant du Monde à Nice, à Pascale Primi, directrice de l’agence Nice-Matin de Cannes, et à Jean-Pierre Largillet, qui fonda WebTime Medias après avoir quitté la rédaction cannoise de Nice-Matin, de les aider à démêler les fils de la pelote...


- Jean-Pierre Largillet, Pasacale Primi, Romain Thomas et Paul Barelli -

Ce fut d’abord à Romain Thomas, ex-rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Petit Niçois », d’introduire ces professionnels confirmés devant les membres de plusieurs clubs de service Lions, et de cerner le sujet. De quoi allait-on parler, de la presse, de la radio, de la télé ? De la presse locale, nationale, de Gala ou du Nouvel Observateur ? Chaque intervenant s’efforça de se placer dans ce contexte.

Puis ce fut au tour du public de poser des questions, parfois embarrassantes. Ainsi sur le pouvoir de la presse, la difficulté de traiter tous les sujets, l’autocensure, la censure tout court... les rapports ambigus qui peuvent exister entre la rédaction et ses annonceurs, qu’ils soient institutionnels ou privés, la crédibilité des informations, le droit de réponse... une liste non limitative qui reflète l’inquiétude, le scepticisme, le désir de comprendre de chacun, tour à tour téléspectateur, auditeur, lecteur, internaute, constamment sollicité.

Paul Barelli rappela qu’un bon journaliste a le devoir de vérifier ses informations à plusieurs sources. À l’AFP, la règle semble être de trois recoupements, voire davantage en cas de doute. Tout cela prend souvent beaucoup de temps, le temps parfois de laisser passer le fameux... scoop. De son côté, Jean-Pierre Largillet, un des tout premiers journalistes à avoir créé un magazine d’information économique sur Internet, précisa : avec ce médium, il faut être très réactif, tout va très vite, certains ne prennent pas le temps de vérifier l’info qui fera le tour de la toile et pourra causer des dégâts lorsqu’elle est le fruit d’une manipulation. Parlant de Michel Bavasto, patron historique de Nice-Matin, Pascale Primi ne craignit pas de dire qu’il faisait la pluie et le beau temps dans le département. On l’appelait même le Bon Dieu. Sans doute parce qu’il pouvait selon son bon plaisir et ses propres plans, faire et défaire les carrières politiques des uns et des autres et envoyer au purgatoire ceux qui, momentanément, lui résistaient...

On pourra retenir que les médias d’informations et de commentaires sont regardés très attentivement par un public de plus en plus exigeant et averti. Un public qui veut être renseigné très vite sur ce qui se passe près de chez lui et partout dans le monde. Un public capable de recouper lui-même les informations en surfant sur les réseaux sociaux, devenus tout-puissants, pourvoyeurs incontournables de renseignements en tout genre.