Cannes : la créatrice de mode Lucie Carrasco

reçoit la médaille d’or de la ville.

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C’est une femme exceptionnelle qui a reçu des mains du député-maire, Bernard Brochand, la médaille d’or de la ville de Cannes. Pour son attachement à cette ville des arts cinématographiques et des arts tout court, y compris donc celui qu’elle possède le mieux et qui a trait à la mode vestimentaire. Mais aussi pour sa force de caractère, pour sa soif de vivre. Atteinte dès son plus jeune âge d’une grave maladie invalidante, elle a choisi de boire dans le verre à moitié plein.
Elle n’a jamais reculé devant les difficultés que sa condition imposait et y puise même des ressources insoupçonnées qui forcent l’admiration de ceux qui la connaissent.


Bernard Brochand remettant la médaille d'or de la ville à Lucie Carrasco, accompagnée de Lisa Doussière qui porte la robe de la couverture de son livre - photo Daniel Beguin

Lucie Carrasco prend conscience très vite des limites de son univers et très vite aussi dessine avec sa main valide. Une façon limpide de communiquer avec elle-même et avec les autres. Des rêves de petite fille, des vêtements déjà pour vivre comme les autres. Lucie est coquette, c’est sans doute pour cette raison qu’elle décide de pousser plus loin son exploration et de devenir créatrice de mode. C’est là que commenceront les difficultés. Les écoles n’ont rien prévu pour elle et découragent ses tentatives. Qu’importe, elle apprendra toute seule ! Et encore une fois, son sourire séducteur, l’évidence de sa conviction, s’imposent aux autres, l’aidant à franchir une à une les étapes dans un milieu à priori très fermé et aux pratiques plutôt rudes.

C’est en l’an 2000, elle a à peine 19 ans, qu’elle présente, devant plus de mille personnes, sa première collection. Des vêtement légers, évanescents… mettables qui ne laissent pas indifférents les spectateurs. Elle est parrainée par Elite models, Ophélie Winter, le chanteur franco espagnol Nilda Fernandez, Christian Lacroix et aussi François Lesage, maître brodeur de la haute couture parisienne. Une autre fois ce seront Jean Marie Bigard, Ticky Holgado, Bruno Salomone et Patrick Bosso qui défileront pour elle, dans des tenues qu’elle a dessinées.

Ses rêves les plus fous deviennent au fil des ans, réalités tangibles. Elle signe des contrats avec Jean Marie Bigard, dessine les costumes pour le film de Christophe Alévêque, appose son nom pour une collection chez Kiabi. Elle participe aussi au Festival de Cannes où elle rencontrera de grandes comédiennes comme Pénélope Cruz et Monica Belluci. Pendant le Festival 2003, un défilé rétrospective est organisé en son honneur, au VIP room du Noga Hilton. Malheureusement, de nouvelles hospitalisations viennent freiner son élan. Qu’à cela ne tienne, elle en profite pour se lancer dans l’écriture d’un livre, « Plus forte que la maladie », une autobiographie sans complaisance ou apitoiement sur soi-même. Il est préfacé par Bruno Gaccio et édité chez Flammarion, sorti fin novembre 2010.

Ambassadrice de l'association « Rêves » parrainée par Vanessa Paradis, Lucie est sans cesse en mouvement. Elle apprend l’anglais, fait un bout d’essai pour une série aux cotés de Jean Claude Dreyfus, pose pour Yann Arthus Bertrand… Elle enchaîne, Londres, Los Angeles… Il se pourrait d’ailleurs que la marque Lucie Carrasco devienne internationale en 2012 avec le projet de monter sa société là-bas, en Californie.

À 29 ans, Lucie Carrasco ne marche pas, elle vole !

Invitée à la FNAC d’Aix en Provence et de Cannes, Lucie sera à Monaco le vendredi 25 février 2011. Qu’on se le dise !

Plus forte que la maladie

de

Flammarion 288 Pages — 20.20 €

ISBN : 9782081241176