La prière musulmane dans la rue souffle la discorde

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Catégorie Pieds dans le plat

au sein des partis politiques qui ne savent plus à quel saint se vouer...

Marine Le Pen sème le désordre dans les rangs de la droite et du PS. En dénonçant la squattérisation de plusieurs rues dans certains quartiers de Paris, Marseille et autres grandes villes de France, aux heures de prière (cinq par jour obligatoires), l’héritière de Jean-Marie oblige les politiques à réagir. Difficile d’être ouvertement « contre » lorsqu’on est de droite, ce serait lui donner raison et donner raison à l’extrême… ; difficile d’être officiellement « contre » lorsqu’on est de gauche, on risquerait de passer pour intolérant face à des pratiquants religieux… que par ailleurs l’on courtise. Acculé à prendre position, on devrait plutôt dire coincé, le PS se voit obligé de s’indigner de cette situation qui provoque des tensions avec les riverains et qui ne passe pas bien dans le public. Il s’agit avant tout selon le PS, de se réapproprier l’espace public, un espace qui était donc… occupé. Bien sûr, la gauche, à travers par exemple les déclarations de Daniel Vaillant, député et maire du 18ème arrondissement de Paris, la solution réside dans la construction de mosquées mais dans cette attente, il est interdit d’interdire, cela pourrait troubler l’ordre public. L’espace contre l’ordre en somme !

Pour la droite, qui ne veut pas se faire doubler par Marine, mais qui ne veut pas non plus passer pour laxiste, c’est la quadrature du cercle. Elle se doit de condamner les propos, politiquement incorrects dans notre société, de la néo-leader du FN. Jean-François Copé et Luc Chatel se sont immédiatement attelés à la tâche, rejoignant en cela les cris d'orfraie de Martine Aubry. Tout plutôt que de faire la courte échelle au Front National que tous veulent isoler, créant de fait un noyau d’électeurs qui ne se veulent plus reporter leur voix lors d’un deuxième tour, ni sur une gauche qui n’entend pas leurs plaintes et leurs soucis en matière de délinquance, d’insécurité et d’immigration, quitte dans certains cas, à nier l'évidence de ces problèmes, ni sur une droite qui se montre, lorsqu’elle est au pouvoir, timorée, incapable d’avancées significatives sur ces mêmes questions. La droite du Front national a ainsi confisqué des centaines de milliers de voix. Des voix qui manquent le plus souvent aux candidats de la droite traditionnelle, premiers perdants de ce marché de dupe.

Le dossier de la prière musulmane dans les rues, n’est bien sûr que la partie émergée d’un iceberg. Il met à jour l’hypocrisie dont font preuve la majorité des élus de la République. Ils font semblant de découvrir le problème alors que circulent depuis des années des vidéos sur Internet, montrant à Barbès et ailleurs, des centaines de musulmans prier dans des rues fermées pour la circonstance, avec l’approbation tacite des autorités policières et judiciaires, tout à fait au courant des événements.

Les déclarations de Marine Le Pen ont poussé les autres leaders politiques à réagir sinon à agir. Il semble que les uns et les autres n’aient trouvé comme réplique à cette occupation abusive de l’espace public que la construction de nouvelles mosquées. À Marseille, Jean-Claude Godin se félicite de la future Grande Mosquée (22 millions €), à Cannes, David Lisnard s’est déclaré favorable à un lieu de prière à La Bocca ; itou à Nice où Christian Estrosi « se sent chez lui » dans la mosquée du quartier de l’Ariane… Daniel Vaillant, encore lui, connaît bien le sujet. Ancien ministre socialiste de l’Intérieur (et des cultes), il est directement confronté à cette réalité dans le quartier de la Goutte d’Or qui dépend de sa circonscription. Il y a d’ailleurs autorisé la construction de deux nouveaux lieux de prières. Mais, à ce vrai problème de cohabitation, est-ce vraiment la réponse que les Français de souche et tous ceux attachés à la laïcité veulent entendre ?

Les exigences récentes, renouvelées, pressantes et de plus en plus nombreuses, des pratiquants de plus en plus nombreux de l’Islam, mettent à mal nos principes de laïcité dans la plupart des secteurs de la vie publique et privée. On peut craindre, que l’Europe laïque vive ses derniers jours!