L’Europe : “the poor stay poor, the rich get rich…”

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Catégorie Pieds dans le plat

Les paroles de Leonard Cohen sont et resteront longtemps d’actualité…

L’exemple venant d’en haut, celui des commissaires européens ne semble pas aller dans la bonne direction. Leurs salaires, indemnités, primes, retraites… sont pointés du doigt par Philippe Devilliers. Pas de quoi s’en étonner lorsqu’on connaît son euroscepticisme. Ce type d’information est pour lui du pain béni et il n’a guère de commentaires à faire, les chiffres parlent par eux-mêmes.

Le salaire d’un commissaire européen est de 230 000 € brut par an. Celui du président José-Manuel Barroso, de 300 000 €. C’est plus que les 250 000 € de Nicolas Sarkozy ou les 255 000 € d’Angela Merkel ou les 265 000 € de Gordon Brown

Sentant venir quelques résistances après la diffusion de ces chiffres dans Le Monde et sur Internet, la Commission européenne en a remis une couche et défendu mordicus le système de rémunération de ses commissaires qui, outre les sommes rondelettes qu’ils touchent durant leur temps actif, perçoivent à leur départ, une indemnité de l’ordre de 65 % de leur salaire. Soit pour le président Barroso une indemnité pudiquement baptisée de « réinstallation » de 24 422 € et une indemnité opportunément nommée de « transition » de 190 653 € annuels et ce pendant… trois ans. Calculette en main, faites le calcul !

À l’heure où ils sont des millions à se serrer la ceinture, où certains patrons, à l’insu de leur… mauvais gré, consentent à une réduction de leurs primes de départ et de leurs stock-options, cela peut paraître… indécent. Surtout que les dossiers sur lesquels l’instance bute, ne manquent pas : le rosé de Provence dilué à la sauce européenne, le calibrage des fruits et légumes, la directive Bolkestein, les quotas de-ci, les quotas de-là…

Les technocrates européens festoient, aux dépens des contribuables, n’hésitant pas à se faire rembourser le moindre crayon, la moindre feuille de papier, la moindre facture de taxi. On s’étonne, on s’indigne mais c’est ainsi que les choses vont ! «That's how it gœs ! » chante pour toujours Leonard Cohen…

Leslie Duck, haut commissaire européen à la retraite et sa jeune femme, nous avaient reçu dans leur somptueuse résidence à Bargemon dans le Var, rachetée ensuite par les Beckham… Aucun doute dans notre esprit : les employés de cette digne institution étaient… royalement payés ! Nous étions dans les années 80. Depuis, il ne semble pas que leur situation se soit dégradée et que le pouvoir d’achat des fonctionnaires Bruxellois et Strasbourgeois ait suivi la même courbe que celle des pêcheurs, des agriculteurs, des employés de casinos… des chômeurs.

Edith Cresson, notre commissaire européen, nous avait aussi laissé un goût amer. L’ancienne premier ministre de François Mitterrand, fut jugée en 2006 - bien longtemps après les faits - par la Cour de justice européenne. Il lui était reproché d’avoir engagé comme membre de son cabinet l'une de ses connaissances proches, René Berthelot, un chirurgien-dentiste dont le CV ne le destinait pas à un tel poste. Une condamnation sans aucune conséquence pécuniaire, au cas sans doute où la diminution de moitié demandée par le juge, du montant de sa retraite de fonctionnaire européen, aurait pu réduire son train de vie… d’ex-premier ministre.

Everybody knows that the boat is leaking,
Everybody knows that the captain lied…

Interprétée par Leonard Cohen ou par la chanteuse hard rock de Concrete blonde, Johnette Napolitano, la chanson « Everybody knows », écrite en 1988 par le Montréalais de génie, est toujours bonne à écouter (sur Google video).