Nice : l’obésité a tenu congrès,

Catégorie C'est notre santé

et fait… fondre les idées reçues.

  • les modèles de Rubens (ici) et aussi de Renoir reflétaient les canons de leur époque. Les femmes devaient être enveloppées mais pas obèses. Les magazines people nous montrent toujours et encore des mannequins… anorexiques. Autres temps autres standards !

Le congrès annuel de la SO.FF.CO. a réuni les meilleurs experts francophones sur l’obésité, les 13 et 14 février derniers. Durant ces deux jours, cinq cents participants ont échangé leurs informations et donné leur avis sur la question. Vingt laboratoires et firmes industrielles spécialisés, étaient aussi venus pour présenter leurs techniques et leurs produits.

Il s’est agi surtout des cas… lourds, au-delà du simple surpoids bien que ce dernier soit parfois la porte d’entrée de l’obésité dite massive. Nous constatons tous que ce fléau se développe. De plus en plus de « gros » et de « très gros » dans les écoles, les transports en public… Ils sont entrés dans le paysage surtout urbain et ne sont plus montrés du doigt, tellement ils sont nombreux. La France compte aujourd’hui plus de 6 millions de personnes adultes obèses et 14,4 Millions de personnes en surpoids. Une situation presque enviable par rapport aux USA et maintenant à la Chine. Car les pays émergeants découvrent, avec la croissance et la prospérité économique, la junk food, les excès alimentaires, les MacDo et autres Quik, le sédentarisme… Les loisirs passifs, la télévision, les jeux sur ordinateurs, Internet… utilisés sans précautions, ils sont souvent des facteurs déclenchants et aggravants.

Mais, l’obésité massive n’est pas comme beaucoup le croient trop souvent, une simple affaire de volonté et de régime alimentaire maîtrisé, même si les deux peuvent devenir des atouts dans le traitement. L’enveloppe graisseuse n’est pas une simple ceinture que l’on fait fondre au gré de régimes « à la mode de chez nous » ou d’ailleurs. Si une nourriture équilibrée est souhaitable chez tout un chacun, et si les gens… légèrement en surpoids obtiennent des résultats intéressants, on a dépassé ce stade lorsqu’on a affaire à de vrais obèses. On le sait maintenant, le tissu graisseux constitue un véritable organe endocrine vascularisé, très actif.

Les spécialistes de l’obésité ont une approche scientifique du problème. Devant son ampleur, ils recommandent d’abord une prise en charge multidisciplinaire pour cette maladie chronique grave ,reconnue comme telle par l’Organisation Mondiale de la Santé. Tout le monde doit s’y mettre, médecin, endocrinologue, nutritionniste, psychologue, gastro-entérologue, chirurgien, anesthésiste, médecin traitant… Sans mentionner l’environnement familial et bien entendu le patient lui-même. Chacun donnera son avis, la prise en charge de décision opératoire devenant collégiale.

Il serait souhaitable, d'après ces spécialistes, que cette prise en charge soit réalisée dans un centre très bien équipé, où seraient regroupées toutes les compétences et où les patients pourraient se faire aider leur vie durant et commencer à changer leurs comportements alimentaires et autres.

Les problèmes touchant aux techniques d’intervention ont été largement évoqués et constituent une piste essentielle. Une nouvelle opération, la gastrectomie longitudinale, fait maintenant partie de l’arsenal des chirurgiens. Le court-circuit gastrique reste cependant le principal acte chirurgical recommandé et bénéficie d’un recul d’une vingtaine d’années.

Très encourageant, la guérison du diabète de type II par la chirurgie, a fait ses preuves. Grâce à elle, des modifications hormonales permettent de corriger la résistance à l’insuline, source du diabète.

Des communications et l’éditorial final ont entrouvert les actions futures, non encore validées, mais déjà entreprises dans plusieurs pays : La chirurgie chez des patients en obésité modérée (Indice de Masse Corporelle < à 35) ; La chirurgie chez les diabétiques de type 2 non obèses (IMC < à 30) ; La chirurgie chez les adolescents, problème récent et majeur car on voit de plus en plus des adolescents en obésité massive porteurs de diabète, d’hypertension artérielle et de troubles osseux.

- mention : www.pariscotedazur.fr – mars 2009 -
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