Retraite : l’heure a sonné...

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Catégorie Pieds dans le plat

il faudra travailler plus longtemps, pas forcément pour toucher plus.

Heureusement qu’à 67 ans, il n’avait pas encore pris sa retraite. Le commandant de bord de l’Airbus, Chesley Sullenberger, a su maîtriser la situation, poser son avion sur l'Hudson River et sauver ses passagers. Tous les métiers du monde ne sont pas logés à la même enseigne. On ne peut pas, il n’est pas souhaitable non plus de demander à tout le monde de travailler jusqu’à 70 ans, ni pour le confort de tout un chacun, ni pour la sécurité du public, bien que dans ce cas, un jeune commandant n’aurait pas sûrement fait mieux…

Plusieurs générations, en France, ont bénéficié d’une retraite avantageuse et précoce (départ à 55 voir 50 ans), certains sont encore dans ce cas. Il y a aussi les départs anticipés volontaires ou provoqués, quelquefois avantageux. Ainsi ceux qui touchent des indemnités confortables, lorsqu’il ne leur reste que trois ou 4 ans avant la date légale du départ à la retraite. Ni eux ni l’ANPE ne se donnent beaucoup de mal pour trouver du travail et laissent filer. Que dire des parachutes dorés qui viennent couronner des carrières qui finissent en eau de boudin ? Que c’est encore plus injuste ?

C’est la fin. Le marché du travail s’est modifié, les besoins de notre société, la mondialisation… ont changé les règles du jeu. Il faut s’y faire et freiner le processus serait contreproductif. Beaucoup de nos voisins ont anticipé et rectifié depuis longtemps le tir. En Allemagne, en Italie, aux Pays Bas, en Grande Bretagne, en Espagne, au Portugal, en Finlande, l’âge légal de l’ouverture des droits est fixé à 65 ans… La Belgique, l’Autriche prennent le même chemin.

Lorsque la durée, en France, du nombre de trimestres pris en compte dans le calcul de la retraite à taux plein a augmenté, il a eu comme conséquence mathématique de repousser les dates de départ. Bien sûr, on continue, à partir de 60 ans, à pouvoir toucher sa retraite… Mais, pour ceux qui ont fait des études longues, ceux qui sont entrés sur le marché du travail tardivement, pour ceux qui ont connu des périodes de chômage, le problème ne se pose même pas. Pour toucher une retraite à taux plein, il leur faudra largement dépasser les 60 et s’approcher des 65, voir plus si… nécessité.

Ceux qui reprochent aux générations passées d’avoir profité d’une système avantageux se trompent d’ennemis. Ceux qui dénoncent les politiques, les chefs d’entreprises, les Fonds de pensions, les banques, les économistes de tous crins, de les avoir roulé dans la farine, livrent un combat d’arrière garde. Ils feraient mieux de regarder en avant, d’observer les partenaires en présence, de se situer par rapport à eux. Proposent-ils des solutions, quelles sont leur degré de faisabilité, se contentent-ils de verser de l’huile sur le feu comme l’extrême gauche et certains syndicats ? Devant les changements qui s’effectuent dans nos sociétés, ne conviendrait-il pas d’adopter des techniques empruntées au Jiu-jitsu et qui consistent à utiliser la force de l’adversaire pour se défendre ?