Cannes se prépare au second tour,

un tour décisif pour l’avenir de « l’intercommunalité »…

Bernard Brochand se félicitait hier de son score, meilleur que celui qu’il réalisait au premier tour des municipales de 2001 (35,17 %). Pourtant, la dynamique n’est en rien comparable et il le sait. Qu’a-t-il dû penser lors du dépouillement des 100 premiers bulletins au bureau de l’Hôtel de ville 1 lorsque Philippe Tabarot est arrivé en tête avec 38 voix ; lui-même à égalité avec Jean Martinez, 23 voix chacun ?

Le score lui donne au soir du 9 mars l’avantage, avec 36,97 % des voix en sa faveur. Il est moins élevé que les 41 % du sondage de Nice-Matin le laissait croire. Sondage, qui, comme le dénoncent Jean Martinez et Philippe Buerch, a eu probablement comme effet de concentrer le vote utile sur les deux premiers du classement. Philippe Buerch dont la campagne fut exemplaire, méritait certainement mieux et aurait dû le rapprocher de la barre des 10 %.

En 2001, Gilles Cima, arrivait second, avec 18 %. Au final, il ne grappillait qu’un peu plus d’un point, Lionnel Luca s’étant maintenu. Ce dernier ne devait pas dépasser les 10 % et contribuait à faire élire Bernard Brochand qu’il retrouverait plus tard, ironie électorale, en bonne place sur les bancs de l’Assemblée nationale, sous la bannière de l’UMP…

Lors des législatives de 2007, Bernard Brochand avait pratiquement fait le plein des voix au premier tour (17081), ne gagnant que 1218 voix entre les deux alors qu’Henry Leroy, son principal challenger, en gagnait 3804… Cette tendance se confirmera-t-elle pour ce second tour qui donne de l’espoir à l’opposition.

Les opposants au maire sortant ont bien peu de temps pour affiner leur stratégie. On sait que la socialiste Apolline Crapiz sera du combat. Peu lui importe que Brochand ou Tabarot soient élus, ils font partie des ennemis… politiques. Elle devrait récupérer les voix des communistes et réitérer, à quelle chose près, son score de 2001.

Reste Philippe Buerch qui devrait, logiquement appeler à voter pour Philippe Tabarot (on se rappelle qu’il avait soutenu Henry Leroy au 2ème tour des législatives). L’écologiste « pure laine » Jean-Pierre Villon devrait faire de même, tant Bernard Brochand est à l’opposé de ses convictions… environnementalistes.

La question d’une alliance - elle ne serait pas contre nature - entre Tabarot et Martinez reste pour le moment sans réponse. Sont-ils capables de fusionner leur liste ? C’est peu probable car les susceptibilités sont à fleur de peau. C’est toujours une opération délicate qui nécessite, de part et d’autre, des sacrifices… Une quadrangulaire renforcera considérablement les chances de Bernard Brochand de l’emporter. Son second dans la course, Philippe Tabarot pourra encore jouer la carte du « vote utile ». Ceux des électeurs de Jean Martinez les plus farouchement hostiles à Bernard Brochand, pourraient alors reporter leurs voix sur le candidat le mieux placé pour lui faire échec.

Rien n’est gagné, rien n’est perdu : c’est ce que doivent se dire ce matin, le maire sortant et son plus proche concurrent…

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – mars 2008 -
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