Var : à Roquebrune, l’argent

fait-il le bonheur…

Catégorie Les paradoxales

Dans cette petite commune, jusque là paisible du Var, deux listes s’affrontent pour les municipales. Majoritairement composées de gens qui votent plutôt à droite, elles s’opposent sur fond d’urbanisation et de choix de développement économique.

Tête de liste UMP, suppléant du député Georges Ginesta, maire de Saint-Raphaël, Luc Jousse verrait bien cette commune devenir une cité dortoir, très accueillante pour les grandes enseignes de la distribution… Luc Jousse est le maire sortant. Il a convaincu certains socialistes de le rejoindre dont Patrick Vegas. Michèle Letot, elle, avait quitté les bancs de l’opposition pour le rejoindre en cours de mandat.

Ses opposants, menés par Jean Pierre Serra, conseiller général UMP, ex-maire de Roquebrune-sur-Argens, dénoncent les dangereuses conséquences de la politique et des projets du maire. Sur la future Maison de retraite, par exemple, ils s’inquiètent de tarifs qui, d’après eux, la réserveront à de hauts revenus. D’après leur enquête, plus de 3000 € par mois seront nécessaires pour y accéder.

Ils s’interrogent sur la venue possible d’un « Retail Park ». En bordure du village, il risque de plomber le petit commerce local, d’entamer sérieusement le patrimoine boisé – on parle de 70 000 m2 livrés aux promoteurs. Et certains se posent la question : en quoi ce projet, combattu avec succès au Cannet des Maures, serait-il meilleur ici ?

Ils s’inquiètent aussi des relations privilégiées entretenues par le maire sortant avec des enseignes qui sponsorisent son fils Julien, pilote de course… et de dénoncer dans la foulée un style de gouvernance quasi tyrannique qui ne supporte aucune contestation. Illustration de cet « Etat » d’esprit, il y a peu, un petit blog local, persifleur et satyrique arrosait les deux candidats, disant tout haut ce que la rumeur disait tout bas. Il dut vite être fermé suite à une plainte du maire actuel. On le voit ici, pas question dans la petite principauté varoise de faire preuve d’impertinence…

Deux listes sont donc face à face. Elles représentent deux choix de société bien différents, voire opposés. Celui d’un développement urbanistique accéléré, promu par un maire à qui ses contradicteurs reprochent un style de vie un peu trop cliquant, et de l’autre la perspective « d’un développement modéré, basé sur le respect du territoire et de la population, y compris la plus fragile ».

  • Pétrone disait déjà : que peuvent les lois, là où ne règne que l'argent ? Il reste encore, dans nos démocraties imparfaites – on n’a encore, à notre connaissance, rien trouvé de mieux – le bulletin que l’on glisse, imperceptiblement dans l’urne et qui peut changer nos vies.
- mention : www.pariscotedazur.fr – mars 2008 -
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