Festival de Cannes : surprise, surprise.

"Le vent se lève" sur le palmarès mais ce n'est pas le mistral…

- le vent se léve, de Ken Loach, l'Irlande aussi -

Il n'y a pas de Festival sans surprise et c'est tant mieux. On attendait Marie-Antoinette, c'est Ken Loach qui empoche l'or. La maturité triomphe, logiquement. Sofia Coppola aura d'autres opportunités, si elle persévère, ce qui n'est pas une certitude. Le téléphone n'a pas sonné dans la suite du Carlton des Coppola et la fille de Francis est restée en basquets.

Volver a raflé le scénario et les femmes d'Almodovar, l'interprétation féminine. Quatre filles sur le podium, on n'avait encore jamais vu ! Frandres est d'une "humanité" remarquable et se voit attribuer le Grand prix. Le Mexique a perdu contre la France en football mais Alejandro Gonzalez Inarritu se consolera vite avec son prix de la mise en scène.

 - une Penélope Cruz touchante -

Wang Kar-Waï a vu grand. Pour le prix d'interprétation masculine, rebelote, les hommes montent sur la scène du Palais pour recevoir leur prix. Ils sont les fils des algériens montés au front lors de la seconde guerre mondiale. Ils réclamaient une reconnaissance pour le dévouement dont avaient fait preuve leurs parents. Le jury la leur a offerte sur un plateau. Il fallait un peu s'y attendre. C'était une belle occasion pour être politiquement correcte.

Pas de fausse note, de scandale, pas de fantaisie non plus, peu d'émotion. Un Festival pépère, une cérémonie qui tranche avec celle des Oscars bien plus créative, pleine d'humour et d'inventivité. Un Festival sérieux, avec un présentateur attentif et très à l'aise et un Rochefort plein d'esprit…à la française.

Demain matin, les limousines et les taxis vont effectuer leurs derniers va-et-vient, des palaces de la Croisette à l'aéroport de Nice. Les balayeurs vont se dépêcher de ramasser les restes de la fête et des festins, les Cannois vont redescendre de Saint-Vallier où ils s'étaient réfugiés et retrouver un calme relatif. Sur le sable, les tentes seront démontées un peu plus tard, à moins qu'elles ne servent pour le prochain congrès… Il flotte encore en l'air un parfum… de Festival…subtil… quelques paillettes aussi.

- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -