Le Groupe Barrière :

une importante restructuration ;

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Les initiés le savaient depuis plusieurs mois mais ce n’est que depuis quelques semaines que le Groupe a officialisé la chose. L’ampleur des changements annoncés surprend. On apprend la suppression de la direction Côte d’Azur. Martine Maurin avait mis à ce poste toute son énergie. Surprise: elle vient de refuser une place au siège parisien. A priori une promotion mais dont les attributions ne l’ont apparemment pas séduite. A moins que tout simplement elle n’est pas voulue quitter le soleil de la Côte. Autre raison avouable, son récent mariage avec un médecin cannois. Mariage célébré en grandes pompes en présence de la famille Barrière. Martha était là, témoin du marié, Diane témoin de la mariée. On peut supposer donc que les Barrière n’ont pas tenu rigueur à Martine Maurin devenue Mme Giuliani, de quitter le Groupe… au prix d’une transaction menée directement avec la présidence. La transaction, qui conditionne le départ de Patrick Chos, traîne en longueur et ne fait l’affaire de personne. Directeur du Casino Croisette, il est de ceux qui paye au prix fort cette OPA parisienne.


- sur cette photo d'archive, au centre Diane Barrière avec à sa gauche Martine Maurin et en second plan, Philippe Gazagne et Patrick Chos -

Un peu d’histoire : en 1997, profitant de la fin du contrat qui liait la ville au Casino Croisette, le Groupe Partouche entre en force en rachetant 30% des parts de la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes à la CGE. Le Groupe Barrière réagit et, grâce à une augmentation de capital, dilue la part de Partouche aux alentours des 16%. La menace s’éloigne. 


A l’heure de la renégociation du cahier des charges qui vient à expiration, Michel Mouillot n’est plus là. C’est l’équipe de M.Delauney qui a repris les rennes. Le nouveau maire et son conseil municipal sont sensibles aux efforts d’investissements consentis par le Groupe Barrière Côte d’Azur, ainsi que sa présence et son soutien financier aux nombreuses manifestations sportives, culturelles et sociales cannoises. Ils renouvellent le contrat pour une durée de 18 ans. C’est tout à fait exceptionnel !

A Paris, pendant ce temps, des changements interviennent. Philippe Lazare qui vient d’Air France est le nouveau directeur général, il remplace Philippe Gazagne. Ce dernier sait convaincre son directeur des relations humaines, B.Coltier, et celui du marketing, E.Bidault, de le rejoindre. Il est vrai que depuis, P.Gazagne est devenu le président du conseil de surveillance du Groupe Moliflor qui vient de racheter La Siesta et son casino. De son côté, Philippe Lazare parle de plus en plus de restructuration, ce qui signifie des départs, des arrivées, des changements d’affectation. Petit à petit, il installe son staff qui vient d’Air France et centralise le pouvoir de décision sur deux grands métiers: les jeux et l’hôtellerie.

Chez nous se sont les vagues de l’Atlantique, véritable marée, qui balayent l’équipe sortante. Car, à Martine Maurin, à Patrick Chos dont les jours sont comptés, il faut ajouter Bruno Demarest à la DRH, J.J.Lottermoser au Marketing et son assistante Florence Palayer. Autre pièce maîtresse de ces mouvements, le départ d’Eddie Pellegrin, directeur général du Gray d’Albion. Il avait mis tout son cœur pour redonner son lustre à un palace qui n’aura jamais, qu’on le veuille ou non, tous les atouts de ses voisins de La Croisette. Parmi les remplaçants, citons Virginy Couty et Pierre Laurent qui viennent de La Baule, Pascal Delcros de Trouville, Emmanuel Becquet de Deauville… Last but not least, Roland Muntzer. A La Baule, il dirigeait le Royal-Thalaso Barrière. Lyonnais de naissance, il rejoindra peut-être les membres du Cercle Bellecour de Robert Ramasco…Il aura à diriger Le Gray d’Albion, tout en assumant toutes les délégations juridiques et administratives du Groupe sur Cannes. Sur Menton, il devra aide et assistance au Casino. On le voit, un large éventail de responsabilités. Les dix huit années qu’il a passé sur la Côte lui seront sans nul doute de grande utilité pour prendre en main une situation où la concurrence est de plus en plus vive.

Souhaitons, dans l’intérêt de la ville et d’un grand Groupe qui, historiquement, a marqué son territoire d’indélébile façon, d’y voir rapidement plus clair.

René Allain - avril 2000 -