Calais. Des dentelles qui font rêver...

Catégorie Les Arts au soleil

Du 14 juin 2025 au 4 janvier 2026, la Cité de la dentelle et de la mode de Calais présente Yiqing Yin. D’air et de songes.




Cette exposition met en lumière l’hybridation des disciplines artistiques de Yiqing Yin, entre rêve et exploration des sens. En invitant cette jeune créatrice de mode reconnue internationalement, le musée propose une immersion inédite dans un travail d’une grande densité et délicatesse. L'artiste, première créatrice d’origine chinoise à recevoir l’appellation française de haute couture, est une artiste pluridisciplinaire. À la croisée des arts, ses œuvres sculpturales et évanescentes tissent un dialogue entre la fragilité de l'humain et la force créatrice de la nature. Grand couturier, directrice artistique, créatrice de costumes et muse, elle incarne des rôles multiples.

Le parcours de l’exposition invite à pénétrer au cœur du processus créatif, à saisir l’idée avant même la réalisation de la robe. Le hasard, l’inattendu et l'indéterminé sont les clefs du voyage sensoriel où l’œuvre se révèle. L’artiste puise son inspiration dans le minéral, le végétal et l’animal, élaborant ainsi une poétique du vivant qui tisse le fil rouge de l’exposition. Chaque création se révèle comme un paysage onirique, où rêve et éveil des sens s'entrelacent en une esthétique de la métamorphose. Robes haute couture, images (photographies, films, dessins), textures sonores (murmures, bruissement d’air) et sillages olfactifs rythment ce parcours immersif, invitant le visiteur à une exploration intime de son imaginaire.

Pour Sylvie Marot, commissaire de l’exposition : 

« Fascinée par les photographies de mouvements d’air d’Etienne-Jules Marey, Yiqing Yin retient de ses clichés de fumée la puissance esthétique dont Henri Langlois dit « Rien n’est plus secret, rien n’est plus lyrique, rien n’est plus explosif, rien n’est plus actuel que le silence de ses noirs et la légèreté de ses blancs. » Partageant l’obsession de Marey, « elle aspire à  voir l’invisible ». Alors, comment ne pas voir dans ces filets d’air, les ondulations d’une robe ? Robe d’air qui semble animée, dotée d’une âme, dotée d’un souffle… Justement Yiqing Yin s’attache à créer des silhouettes dont « le souffle et la force tiennent à ses possibilités de se transformer et de recréer la vie à l’intérieur comme à l’extérieur d’elles-mêmes. »

La photographe Laurence Laborie, collaboratrice de longue date, capture pour le catalogue de l’exposition, les créations Yiqing Yin, dans des clichés empreints de poésie. Le mystère de ses images témoigne de leur amour commun pour l’intuition, l’impermanence de la nature, la fugacité de la lumière et la beauté des corps féminins. Comme une danse serpentine de Loïe Fuller, « les surfaces sont mouvantes, guidées par le hasard du souffle qui anime le textile ? » CQFD !