Chambon-sur-Lignon. Simone Veil - Une Vie de Combat. ..
L ’exposition se propose de revenir sur le destin de Simone Veil, d’une entrée au Panthéon à l’autre. De celle des Justes en 2007 à celle de Simone Veil en 2018, en revenant entre les deux sur son parcours, du 20 juin au 29 novembre 2025.

- Simone Veil, vers 1975 © René Saint-Paul. All rights reserved 2025 / Bridgeman Images -
L’exposition est une adaptation enrichie de l’exposition itinérante du Mémorial de la Shoah consacrée à Simone Veil. Grâce à des photographies, des extraits audiovisuels, des lettres, des documents officiels ou privés, des journaux de l’époque, l’exposition restituera la richesse de son parcours et expliquera pourquoi Simone Veil est devenue une icône que les Françaises et les Français ne cessent de remercier.
16 juillet 1995. Ce jour-là, Jacques Chirac reconnaît solennellement la responsabilité de notre pays dans la déportation des Juifs de France. Il rappelle aussi qu’il y eut, ces Justes, ces Français « ordinaires » qui ont agi selon leur cœur et sauvé des hommes, des femmes et des enfants qui leur doivent la vie.
Le 18 janvier 2007, le Président de la République Jacques Chirac, sur une proposition de Simone Veil, fait entrer les Justes parmi les Nations de France au Panthéon, par ces mots : « (…) bravant les risques encourus, ils ont incarné l’honneur de la France, les valeurs de justice, de tolérance et d’humanité ». Simone Veil, aux côtés de Jacques Chirac, s’était rendue au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, le 8 juillet 2004, dans ce lieu symbolique où des milliers de Juifs ont été cachés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Tout commence le jour où Simone Jacob est arrêtée le 30 mars 1944 dans une rue de Nice. Il est essentiel de rappeler l’épreuve de la déportation à 16 ans et demi quand, le 13 avril 1944 elle monte dans le convoi 71 à destination d’Auschwitz, accompagnée de sa mère Yvonne, et sa sœur aînée Milou. Son père, André et son frère Jean sont déportés en Lituanie où ils disparaîtront. Denise, son autre sœur, engagée dans la Résistance, est déportée à Ravensbrück où elle se liera d’amitié avec Geneviève de Gaulle et Germaine Tillion.
A son retour, Simone Veil va trouver une énergie incroyable pour se bâtir un avenir à partir de rien. D’abord jeune magistrate affectée à l’administration pénitentiaire, elle part inspecter les prisons algériennes, participe à la réforme du droit de la famille, s’engage pour défendre la cause des femmes et des enfants. Première femme ministre de la Santé, le 26 novembre 1974, Simone Veil monte à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse. Elle entre dans la lumière. Elle n’en sortira plus. Première présidente du Parlement européen élue au suffrage universel en 1979, Simone Veil est par la suite ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville de la Santé de 1993 à 1995. Elle siège au Conseil Constitutionnel de 1998 à 2007. En 2010, Simone Veil est reçue à l’Académie Française. A partir des années 1990, à chaque occasion qui lui est donnée ou qu’elle provoque, Simone Veil parle de transmission et de mémoire. Jamais elle ne cessera de défendre l’idée de la singularité de la Shoah contre sa banalisation. Associant étroitement le sort des Tsiganes aux Juifs, elle multiplie ses discours à Auschwitz, à New York, à Paris et partout où elle se rend.
En 2018, avec Antoine Veil qu’elle a épousé en 1946, Simone Veil devient la cinquième femme à entrer au Panthéon. CQFDire !

- Inauguration du Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.
Paris, 17 rue Geoffroy l'Asnier, 23 janvier 2005
Inauguré par le président de la République
Jacques Chirac, Simone Veil et Serge Klarsfeld (c) Mémorial de la Shoah -