Ingérence étrangère et désinformation...

Catégorie Les paradoxales

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- Numéro 139, cliquez ici - 


Ingérence dans l’élection présidentielle en Croatie (2025) et Roumanie (2024), « social bots » reproduisant les comportements humains, scandale Cambridge Analytica, tags d’étoiles de David à Paris, Covid-19, guerre en Ukraine, deep fake,etc. Les exemples de désinformation en Europe se multiplient et les techniques pour les produire et les propager sont détaillées dans le dossier exclusif intitulé « Ingérence étrangère et désinformation : techniques de diffusion et moyens de lutte ».

Produit par Confrontations Europe et des étudiants du Master d’Etudes européennes et internationales de Sciences Po Strasbourg, ce dossier établie la cartographie des acteurs de lutte contre la désinformation, tant privés (ONG, Google, etc.) que publics, aussi bien européens que nationaux. Il compare notamment les approches française (Viginum), suédoise (Agence de défense psychologique) et estonienne (Bureau électoral national d’Estonie). Il détaille également l’action du Service européen pour l’action extérieure (projet EUvsDisinfo) qui vise à lutter contre l’ingérence russe et chinoise, ainsi que l’engagement législatif de l’Union (Commission spéciale sur le « bouclier européen de la démocratie »).

Le récent revirement du groupe Meta dans sa participation à la lutte contre la désinformation, dans les pas de son concurrent X détenu par l’oligarque américain ElonMusk, contraste avec l’engagement et les actions de Google qui coopèrent avec les journalistes tels que ceux de l’AFP.

Influenceurs (via l’entreprise russe Fazz), journalistes (affaire M’Barki), chercheurs ou responsables politiques (Qatargate) peuvent servir de caisse de résonance, de façon conciliante (et rémunérée) ou à leur insu aux campagnes de désinformation orchestrées depuis l’étranger.

Le ciblage précis des campagnes de désinformation, jouant sur la corde de l’émotion avec des techniques visuelles de plus en plus réalistes, nous rendent toutes et tous plus vulnérables à ces campagnes qui gangrènent les démocraties européennes. Les réseaux sociaux sont d’ailleurs devenus la principale source d’information pour une majorité des citoyens européens, avec un taux d’utilisation de 61% en Hongrie, 50% en Pologne et 43% en Belgique.

La désinformation joue notamment un rôle dans la diminution de la confiance envers les institutions et exacerbe même l’anxiété sociale. La lutte contre la désinformation, en particulier dans le cadre d’ingérences étrangères, est un travail collectif qui nécessite de renforcer l’esprit critique des citoyens.

  • Créé en 1992 et basé à Paris et à Bruxelles, le think tank Confrontations Europe contribue à la construction d’une Europe en mesure de relever les défis économiques, sociaux, environnementaux et démocratiques sans perdre de vue ses valeurs et son objectif d’Union des peuples européens. C’est un réseau de 30 000 acteurs européens avec +50 événements annuels, +500 publications en ligne et une revue en ligne seule publication en français sur l’Union.