Edito. L’illusion Trump - Une Europe qui doit se réveiller...
par Philippe ,Buerch
Trump nous surprend. Non pas par son intelligence stratégique, mais par son imprévisibilité maladive. Un jour, il méprise l’Ukraine, lui coupe les vivres, et le lendemain, il fait volte-face pour s’allier à la Russie dans un pacte immoral et sans précédent. Jusqu’où ira-t-il dans cette fuite en avant où seul l’argent semble dicter sa conduite ?
Nous, Européens, devons regarder cette réalité en face.
Nous avons trop longtemps vécu sous la protection américaine, pensant que l’OTAN suffirait à garantir notre sécurité.
Mais un homme, par ses humeurs, peut décider du jour au lendemain de nous abandonner. Peut-on encore faire confiance à une puissance qui agit sans cohérence ni loyauté ?
Quand Trump impose des droits de douane massifs au Canada, puis revient en arrière, puis menace à nouveau… Quand il insulte ses alliés historiques pour se rapprocher de dictateurs… Quand il semble gouverner avec l’égoïsme d’un milliardaire en quête d’admiration… Que reste-t-il de l’Amérique que nous avons connue ?
La réponse est simple : l’Europe doit se réveiller. Nous avons la puissance économique, industrielle, scientifique pour ne plus dépendre d’un allié instable. Nous devons être prêts, non pas à la guerre, mais à défendre une paix fondée sur notre propre force.
Je salue le courage des pays baltes, qui vivent chaque jour sous la menace d’une invasion russe. Je salue la fermeté du Canada, qui montre qu’il n’est pas qu’un vassal économique des États-Unis. Nous devons, nous aussi, prendre des décisions fortes :
- Soutenir nos industries stratégiques – aéronautique, défense, intelligence artificielle, pharmaceutique.
- Repenser nos alliances – ne plus dépendre exclusivement des États-Unis, mais structurer un axe fort avec l’Angleterre et d’autres partenaires fiables.
- Assurer notre sécurité – la proposition d’Emmanuel Macron d’étendre la protection nucléaire aux pays d’Europe menacés est une réponse forte et nécessaire.
Trump n’est pas seulement un danger pour les États-Unis. Il est un danger pour l’équilibre du monde. Il joue au poker avec notre avenir, sans vision, sans stratégie, avec un mépris absolu pour l’Histoire et les responsabilités d’une puissance mondiale.
Nous devons montrer que l’Europe n’est pas une spectatrice impuissante. Nous devons être acteurs de notre propre destin.
Que ceux qui critiquent l’Europe regardent la réalité en face : nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous nous unissons et nous affirmons, soit nous restons les jouets d’un président qui ne sait même pas où il va.
L’Histoire appartient à ceux qui osent la construire.
Philippe Buerch