Grasse, future capitale de la truffe…
Cela fait 26 ans que le syndicat des trufficulteurs, la Ville de Grasse, et Jacques Chibois, chef propriétaire étoilé de La Bastide Saint Antoine, valorisent avec persévérance la production du fameux or noir dans les Alpes Maritimes. Cette fois, c’est décidé ! Jérôme Viaud, maire de Grasse, passe à la vitesse supérieure et l’a annoncé avec fierté, en impliquant sa commune, capitale des parfums, dans la plantation de chênes truffiers sur les hauteurs de la ville, au-dessus d’Altitude 500. Un événement qui place la 26ème édition du Marché de la Truffe, les 8 et 16 janvier prochains sous les meilleurs hospices. Décidément, Grasse est un patrimoine vivant qui se convertit sans cesse et se réinvente !
Un ambitieux plan de 500 à 600 hectares
Tout sourire, Jacques Chibois, s’en félicite, même si, pour sa part, il a opté depuis longtemps pour la plantation de milliers d’oliviers sur sa propriété : « mieux vaut mettre des chênes truffiers plutôt que des pins… En plus, ajoute-t-il, l’hygrométrie de l’air est parfaite, bien moins élevée qu’en bord de mer ! ». Ainsi, ce ne sont pas moins de 5 à 600 hectares, qui viendront compléter les 160 ha exploités dans les Alpes Maritimes. Il s’agira surtout de plantations en restanques, n’autorisant pas l’exploitation mécanique (comme dans le Vaucluse, où les sols sont beaucoup plus plats). Qu’importe, les premières récoltes dans une dizaine d’années porteront l’IGP (indication géographique protégée), « Truffes de Provence », et seront une garantie bienvenue pour le consommateur.
La garantie d’une bonne et vraie truffe « tuber melanosporum »
Président Régional des Trufficulteurs, Michel Santinelli reste très vigilant sur le sujet : « Cette année encore, nous allons former 20 agriculteurs supplémentaires, pour le contrôle de la qualité des truffes, lutter contre les fraudes et les arômes trompeurs… Déjà, on ne trouve plus de plants chinois en PACA ni en France ! » Produit biologique naturel par excellence, la truffe fait à présent l’objet d’une charte.
La saison 2021-2022 s’annonce bonne, dit-on. Elle débutera le 20 novembre et chaque semaine le cours de la truffe sera défini, en fonction de sa maturité, évoluant à la hausse jusque fin décembre. Elle s’achèvera début mars. Pour l’heure, nombre de communes du haut-pays jusqu’à Villeneuve-Loubet sont à la préparation de leur marché. Points d’orgues traditionnels, le samedi 8 janvier à Grasse, chez Jacques Chibois, à la Bastide Saint Antoine, et le dimanche 16 janvier sur la Place du Village au Rouret avec démonstrations de chiens truffiers, dégustations, marchés de produits régionaux et repas gastronomiques. De belles fêtes épicuriennes en perspective !