Patrimoine. La Bergerie de la Favouillane est une urgence absolue…

Catégorie Les Arts au soleil

Pour cette troisième édition de la mission de sauvegarde du patrimoine en péril confiée par le Président de la République à Stéphane Bern, a sélectionné 6 projets de maillage dans la région PACA, dont la La Bergerie de la Favouillane.




En 1831, la Favouillane est achetée par le Baron Pierre de Berthezène et rattachée au domaine du Radeau. La grande bergerie actuelle, pouvant abriter 1000 bêtes, est construite au sud-est du mas entre 1851 et 1891. En 1972, le domaine revient au Port autonome de Marseille et les droits des domaines agricoles lui reviennent en 1979. La bergerie de la Favouillane est le dernier exemple de l’architecture vernaculaire camarguaise. Cette bergerie à contreforts, abside et couverture de sagne (roseau) du delta, est la mieux conservée depuis sa construction. Le bâtiment possède une forte valeur architecturale par son unicité accompagnée d’une valeur symbolique et historique, mémoire d’une tradition disparue. 

La bergerie témoigne de l’activité pastorale en Camargue, et était occupée jusqu’en 2018. Elle mesure plus de 50 mètres de long, 13 de large et 8 de haut. La forme et les techniques de construction sont la combinaison d’une contrainte majeure, le vent, et d’un matériau abondant, le roseau. Elle appartient au type le plus évolué des bergeries du delta. L’usage de contreforts latéraux permet de supprimer les piliers intérieurs et de libérer tout l’espace interne.

La valorisation de la bergerie de la Favouillane passe par la préservation de l’activité agricole originelle, l’élevage ovin. Ce projet est étudié par l’association de la Maison de la Transhumance, le Parc Naturel Régional de Camargue et la Chambre d’Agriculture des Bouches du Rhône. Il intègre un volet de découverte à destination du public et des scolaires.

Aujourd’hui, 40 ans après la dernière grande opération de restauration, la bergerie est très dégradée : la couverture de sagne est extrêmement délabrée et a nécessité récemment d’en interdire l’accès à l’éleveur occupant. La charpente, battue par les pluies, a été attaquée par les insectes et les moisissures, les maçonneries et les fondations se désolidarisent sous l’effet de l’humidité et les enduits intérieurs sont attaqués. La restauration de « la cathédrale de la Camargue » est une urgence. Aujourd'hui, 600 000 € sont nécessaires pour mener à bien les travaux. Le port (propriétaire) s'est engagé à verser la moitié de la somme, si les défenseurs de la Favouillane trouvaient l'autre moitié. Le Conseil régional est prêt à verser 60 000 €, le Conseil départemental 80 000 €. Résultat : il manque un peu plus de 150 000 euros pour sauver la bergerie. Une somme qui pourrait être réunie grâce à l’opération Stéphane Bern...