« Lorsque les jeunes décident d'entreprendre... »
Chronique signée par Jérôme Tarting, Président du Groupe Up'n BIZ.
« Sans
rien renier de l'utilité des jobs d'été ou des missions
temporaires qui valorisent un CV, la jeunesse de notre pays aspire à
se lancer à son propre compte, si l'on croit la tendance des dix
dernières années, qui a vu le nombre de créations d'entreprises
quadrupler à son initiative.[1]
Ceux
qui s'engagent dans l'aventure entrepreneuriale ont généralement
entre 18 et 25 ans, et se dirigent naturellement vers le statut
d'auto-entrepreneur. Ils étaient d'ailleurs 76000 à choisir le
régime sur 125.000 entreprises créées par cette tranche d'âge. Et
la féminisation progresse ; 34 % des créations étant à
l'initiative des femmes.
L'engouement est à la
mesure de la souplesse procurée par l'auto-entreprise. Pas de compte
de résultats, pas de bilan en fin d'année, ni de déclaration de
TVA à produire, pour peu que l'on en respecte le
seuil.
Généralement diplômés de l'enseignement
supérieur (43%) ou d'un BEPC (15%), d'autres se lancent avant
d'avoir obtenu un titre universitaire. En effet, le statut national
d'étudiant-entrepreneur permet d'élaborer un projet entrepreneurial
dans un PEPITE[2] (Pôle
Etudiant pour l'Innovation, le Transfert et l'Entrepreneuriat). Le
diplôme d'établissement "étudiant-entrepreneur" (D2E)
accompagne le statut d'étudiant-entrepreneur. S'adressant aux moins
de 28 ans, titulaires d'un baccalauréat (ou équivalence), il
propose de mener à bien son projet, avec un maximum de
visibilité[3].
Les
secteurs dans lesquels ils souhaitent travailler reflètent la
mutation de la société. Tout d'abord celui du digital et des
nouvelles technologies ; l'ubérisation et le numérique aidant.
Et s'ils sont sensibles à l'économie disruptive, ils plébiscitent
aussi la construction (16%), le commerce (16%) ou encore les
activités scientifiques et techniques (15%).
S'ils
veulent être autonomes, les jeunes créateurs savent s'entourer de
leurs aînés pour voir aboutir leur projet de création, l'entourage
familial étant nettement présent. Les structures dédiées à la
création rencontrent elles aussi un certain succès. Ils ont
généralement besoin d'environ 8000 euros pour se lancer, se faire
connaître et développer leur outil de communication et marketing.
Ces nouveaux entrepreneurs bénéficient par ailleurs, d'aides
ou d'exonérations publiques grâce à l'ACCRE, notamment chez les
moins de 26 ans.
Au delà des analyses sociologiques
et économiques que peuvent entraîner l'installation des jeunes sous
le régime de l'auto-entreprise, le phénomène majeur est sans doute
qu'ils aspirent à un autre modèle que l'unique contrat à durée
indéterminée. D'ailleurs, une nouvelle génération émerge, plutôt
« slasheuse », envisageant pour plus de 60% d'entre
elle[4],
de se mettre à son compte. Ce qui représente près d'1,5 million
d'entrepreneurs potentiels à court terme qui privilégiera
l'épanouissement et la liberté. Lorsque les jeunes décident
d'entreprendre en France, la sécurité n'est donc plus un
obstacle. »
[1] APCE
– mars 2015
[2] www.pepite-france.fr
[3] Ministère
de l'Enseignement Supérieur
[4] Sondage
OpinionWay - janvier 2017
* Jérôme TARTING, Président fondateur, Président du Groupe Up'nBIZ, leader de l'entrepreneuriat qui compte plus de 40 salariés. Expérience de 20 ans au sein de plusieurs start-ups françaises & américaines. Diplômé de l'ESC (École Supérieur de Commerce) de Toulon & du Royal Holloway College de Londres.