Des entrepreneurs dans la tourmente
dénoncent le monopole du RSI…
Autour de nous, les signes se multiplient, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à… souffrir de la situation actuelle, celles qui ferment leur portes sont légions. Christian Person, président du Club des Entrepreneurs et PDG du Goupe Umalis, dresse le bilan et indique quelques pistes de travail. Extraits :
Les
entrepreneurs français sont à bout de nerfs ! La situation,
sur le terrain, est explosive. La solution du mépris face à ce que
subissent les entrepreneurs au quotidien, c'est le pire service à
rendre à l’économie de notre pays. Le gouvernement doit
intervenir sans attendre. D’abord, pour réformer en profondeur le
régime social des indépendants, le RSI,
parce
que la situation n'a pas progressé d'un iota depuis des années.
Enfin, parce qu’il n’est pas socialement acceptable de ne pas
répondre à des protestations continues, des manifestations de plus
en plus grandes, des plaintes de plus en plus nombreuses, des
courriers de plus en plus longs, des procès de plus en plus
révélateurs et… des suicides….
…. Comment
entreprendre sereinement quand vous passez votre temps chez vos
avocats à répondre à des mises en demeure du RSI. Pire, comment
créer de la valeur ou vous occupez de vos salariés, de l’avenir
de votre entreprise quand on vous menace de saisir tous vos biens au
simple motif que parce que vous n’en pouviez plus du RSI et
que vous avez donc légitimement opté pour une meilleure protection
grâce à des sociétés européennes ?
…. André Frossard dans son ouvrage intitulé Les Pensées affirmait : Dans les guerres, ce ne sont peut-être pas les enfants que l’on vise, mais c’est eux que l’on tue. Nous pourrions, pour décrire au mieux la réalité de ce que vivent les entrepreneurs Français, le parapher et constater que : avec le RSI, ce ne sont peut-être pas les entrepreneurs que l'on vise, mais ce sont les entrepreneurs que l'on tue !
Créé
en 2006 afin de « faciliter la vie des entrepreneurs
indépendants » (ce n’est pas une blague de mauvais goût),
le RSI est devenu notre cauchemar. Les entrepreneurs indépendants
que nous sommes, ne sont, pour le moins, pas une caste de
privilégiés. On ne compte pourtant plus les erreurs considérables
qui nous mettent quotidiennement en difficultés.
Je
soutiens pleinement l’initiative du député Bruno Le Maire et de
106 députés de demander au président de l’Assemblée Nationale
la création d’une
mission d’information sur le RSI, afin évaluer le dispositif et
faire rapidement des propositions législatives. Cependant, un
simple audit ne suffira pas à éteindre l’incendie et c’est
bien la question du monopole de la Sécurité Sociale que pose
la crise du RSI….
…. Je n’ose même pas aborder les
jours de carence en cas de maladie alors que l’on est revenu sur
ceux des fonctionnaires. Que dire encore des cotisations
insupportables à payer même en cas de longue maladie ?
Enfin,
comment accepter le manque constant d'interlocuteur au sein du RSI ?
Comment comprendre que personne ne puisse jamais répondre aux
demandes d’informations des indépendants ? Comment ne pas
vivre comme un racket la perception de charges redoutables alors que
le RSI externalise son service téléphonique où les permanences
d'accueil sont gérées par des intérimaires ne connaissant rien au
sujet ?
Comment mesurer le désarroi constant des
entrepreneurs qui ne peuvent pas savoir comment sont calculées leurs
cotisations, leurs reversions, leurs indemnités journalières ?
Comment ne pas le vivre comme une injustice insupportable ? En
semant, l’injustice ne risque-t-on pas de moissonner le malheur de
tous ? Et comment comprendre qu’avec 1% de la population
mondiale, la France assume 15% des dépenses sociales de
l’humanité ?
Voilà pourquoi, outre une réforme
de fond en comble du RSI, puis du régime général de la Sécurité
Sociale, je milite pour que soit donnés aux entrepreneurs français
le libre choix de leur assurance maladie et retraite, un
choix aujourd’hui entravé par un monopole datant de 1945. Si des
Français sont chaque jour de plus en plus nombreux à quitter la
Sécurité Sociale pour des régimes d’assurances privées
européens, bravant les huissiers des monopoles sociaux, c’est
parce qu’ils sont moins chers et, plus réactifs et beaucoup plus
généreux !
La France devrait réagir. Rappelons
nous ces mots de Napoléon Bonaparte « Le grand art, c'est de
changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au
combat avec un système. ». La compétition économique
internationale est un combat. Nous, entrepreneurs, y sommes les
fantassins de notre économie.
ChristianPerson
Président
du Club des Entrepreneurs
et PDG Fondateur du groupe Umalis