Paradoxales 3

- SNCF - Com il en pleuvait - salade niçoise - le Chinois -

Catégorie Les paradoxales

La SNCF améliore son look. Ou tout du moins, c'est ce qu'elle s'efforce de faire. En se payant un nouveau logo qu'elle affiche dans chaque gare. Utile "changement d'identité visuelle" déclare le responsable de la communication. Utile surtout pour le concepteur qui fait marcher son tiroir caisse. Pour les usagés de la compagnie, longtemps fleuron de notre savoir-faire et exemple mondial en matière de réseau, c'est une autre affaire. Car les grèves ne diminueront pas pour autant, les retards non plus. A l'arrivée et au départ, la SNCF peine à assurer son service. Vieille machine dans un vieux pays qui rame, entretenant une caste d'ouvriers jouissant de privilèges qui n'ont plus raison d'être dans un monde du travail fragilisé par les règlements européens et par le phénomène de la mondialisation. Si le seul remède qu'elle a trouvé pour redonner un pâle flambeau, c'est de changer son "identité visuelle", on peut être soucieux sur ses perspectives.

La Com. C'est la nouvelle tarte à la crème. Il faut communiquer, à tout pris, à tous les prix. Il y en a pour tout le monde et les agences de Com fleurissent à tous les coins de rue. Il suffit – sans que cela soit si évident – de posséder un bon carnet d'adresses, de l'entregent et l'art de faire prendre, s'il le faut, des vessies pour des lanternes. Car le maître en communication n'est pas là pour expertiser un produit, ni pour être objectif. Il est là pour en faire la promo. Les écoles de journalistes sont de grands fournisseurs de communicateurs, pourtant ce n'est pas leur vocation première. Mais, principe de réalité oblige, il faut bien vivre et, comme la presse est en crise, on se tourne vers cet autre secteur du marché. Lorsque les agences en vue ont fait le plein, à peine sorti de l'école, chacun fonde alors sa propre agence. La concurrence se fait parfois féroce. Dans sa Recherche du temps perdu, Marcel Proust parlait, lui, d'une autre musique, celle de la communication des âmes.

Salade niçoise. A l'occasion de son procès, on reparle de Marcel Giordanengo, dit Marcel la salade. A lui seul, il symbolise un art méditerranéen de régler les problèmes. Sans violence apparemment bien qu'on se demande pourquoi on trouva chez lui autant d'armes. En faisant parfois appel à des réseaux occultes. Tout ça devait rester dans la famille. Marcel était une sorte de parrain qui ne tirait, à ses dires, aucun avantage financier de ses arbitrages et de son rôle d'entremetteur. Se rencontraient chez lui des magistrats, des policiers, des hauts fonctionnaires, des "frangins" de diverses loges… toute une panoplie d'hommes et de femmes de pouvoir qui réglaient les différents à l'amiable. Les RG étaient au courant et surveillaient tout ce beau monde. Il fallu attendre l'arrivée du procureur Eric de Mongolfier, pour contrarier ce qui était devenu routinier. -Que reste-il de ces beaux jours ? -Le panier ne sert plus à laver la salade mais certains ont trouvé le moyen de le recycler : ils y mettent des crabes…

Jean-Claude Bonnal, dit le Chinois, vient d'obtenir 18 000 euros d'indemnités de la part de l'Etat. Il avait été acquitté d'un crime pour lequel il avait effectué deux ans de détention préventive. Depuis quelques années, la loi prévoit dans ce cas un dédommagement et ce n'est que justice ! Souhaitons maintenant que cette somme puisse servir à réparer les torts causés par cette même personne. "Le chinois" a été en effet condamné à perpétuité pour son implication dans plusieurs meurtres dont celui de deux policiers. Ecroué en 1998 pour une attaque à main armée, ce braqueur multirécidiviste, avait été libéré en décembre 2000 par la Chambre d'accusation de la Cour d'Appel de Paris. Sous contrôle judiciaire, il avait ensuite été arrêté, soupçonné d'être l'auteur de plusieurs meurtres. Nous sommes dans un Etat de droit mais le droit a parfois bon dos…

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 -