La prison est un enfer, la liberté pour ceux qui la méritent,
une inquiétude pour les... victimes.
La prison n’a jamais été la panacée pour éradiquer la délinquance, sinon ça se saurait. Mais il faut bien placer la barre quelque part, il faut bien trouver des mesures qui dissuadent les présumés (j’aime bien présumés) malfrats de passer à l’acte et l'acte accompli, de punir (j'aime bien le mot punir). La privation de liberté a été durant des siècles la solution privilégiée. D’autres cultures et civilisations l’ont accompagnée de châtiments corporels pouvant aller jusqu’à la mort, façon de réduire sensiblement la population carcérale (désolé). La liste est longue et certaines de sanctions et tortures sont encore pratiquées ici et là, en toute discrétion. Si le supplice de la roue, du chevalet, du pal ne sont plus à la mode, reste la privation de sommeil, la gégène, la lapidation, le viol... ou l'esclavage.
- mur de prison, Villeneuve, près de Montpellier - photo Xavier Malafosse -
Le gouvernement socialiste français a donné carte blanche à sa Garde des sceaux pour plancher sur le sujet. Ainsi Christiane Taubira a pondu une réforme pénale qui jette le trouble dans une partie de la population. Nombreux sont ceux en effet qui se sentent de plus en plus dans un climat d'insécurité, soit directement parce qu’eux ou un de leurs proches ont été les victimes d’un vol, d’une agression, d’une insulte, d’une intimidation, d’un regard mauvais, d’un pain au chocolat dérobé, d’un racket..., soit parce que la lecture quotidienne des faits divers, leur donne la chair de poule, voire la nausée. Parmi les mesures envisagées par Mme Taubira, un spectaculaire aménagement quasi automatique des peines inférieures ou égales à cinq ans.
Sylvain Banducci publie dans l’anticonformiste site Internet (c’est le moins qu’on puisse dire) « Boulevard Voltaire », inventé par le décapant (c’est le moins qu’on puisse le qualifier) Robert Ménard, une liste qui fait froid dans le dos...
On s’imagine à la lecture de cette liste, que tous ces « présumés » délinquants, petits et grands qui ne seront pas dans des prisons ou menacés de l’être, seront dans... la rue et que nous serons à leur merci. Fantasme ? L’avenir nous le dira. En attendant, on peut s’inquiéter. Passez braves gens, il n’y a rien à voir ni à faire, juste, rasez les murs, vendez vos bijoux, cachez vos cartes de crédits, et priez pour n’être jamais au mauvais endroit au mauvais moment !
Sylvain Banducci rappelle qu'à la veille de la réforme « cet aménagement presque systématique ne concerne que les peines encourues d’une durée d’un an maximum. » Curieux, il s’est demandé quels types de crimes et délits allaient être pris en compte par la nouvelle mouture de la réforme. Il en a ainsi établi, à partir de la lecture du Code Pénal, une liste non exhaustive. La voici :
- Violences volontaires ayant entrainé une ITT de plus de 8 jours (sur mineur, sur le conjoint, violences en réunion, sur ascendant, sur magistrat, sur un enseignant, sur un témoin, sur un policier ou gendarme, avec préméditation, avec usage ou menace d’une arme, empoisonnement…
- Délits sexuels, agressions sexuelles hors viol, exhibition et harcèlement sexuel.
- Homicides involontaires, homicide involontaire routier sous influence d’alcool ou de stupéfiants.
- Vols en réunion, avec violences, vol avec destruction de biens, recel, blanchiment, association de malfaiteurs.
- Escroqueries, faux et usage de faux, commerce et fabrication de faux.
- Terrorisme, créer, organiser ou participer à un groupe de combat armé, participation à une activité mercenaire.
- Harcèlement moral sur conjoint, harcèlement moral sur employé ou subordonné.
Chacun est libre d’imaginer les éventuelles conséquences qu’aura cette partie de la réforme sur son quotidien. De réfléchir aussi sur d’autres solutions à suggérer à nos élus qui, parfois manquent d’imagination, bien qu’en ce domaine, les solutions miracles semblent exclues.