Relier l’histoire, celle qu’on écrit avec un grand H, et le divertissement spectaculaire n’a jamais été chose facile. Le Président Mitterrand avait fait revêtir aux Champs-Élysées les couleurs tricolores lors du Bicentenaire de la Révolution, le Président Sarkozy avait pour sa part rassemblé ses amis chanteurs bling bling, Place de la Concorde, lors… de sa propre élection !

- Festival d'auteurs, ici Jean Sciccardi… ambiance studieuse -

Alors, quand la Ville de Nice décide de célébrer le Livre à la veille des vacances mais aussi au moment des célébrations anniversaires du 18 juin 1945 et des 150 ans du rattachement du Comté de Nice à la France, elle choisit de lier le Livre et l’Histoire. Pour cela, les vulgarisateurs historiques, les plus médiatisés et les plus renommés actuellement, étaient conviés, le week-end dernier. Max Gallo, tout récemment revenu de son commentaire télévisuel du matin, devait jouer des coudes pour mener à bien sa séance de dédicace tandis que Régis Debray et Franz-Olivier Giesbert conversaient, non pas sans heurts, et remettaient en cause l’initiateur du 18 juin, le général De Gaulle.

- Max Gallo et son (r)attachement à Nice…

Le Festival niçois célébrait, de plus, sans rancune, ses anciens compatriotes italiens en leur rendant les honneurs tricolores (vert, blanc, rouge) dans les jardins Albert Ier. Face à ce sérieux et cette solennité médiatique, d’autres acteurs du Paf avaient pris leur quartier d’été dans le sud de la France, pas si ensoleillé à cette occasion. Jacques Pradel, Guy Carlier, Patrice Carmouze mais aussi Babette De Rozières, cuisinière de « C à vous », n’ont pas eu besoin de héler les passants pour diffuser leur dernier ouvrage mais avaient aussi l’occasion de discuter tranquillement… avec leur voisinage, car la foule et les célébrités les plus en vue étaient plus loin !

Alors que Patrick Besson, Claude Allègre ou Julien Lepers erraient, solitaires, dans les allées vertes mais étroites, une foule passionnée, agitée et en transe se pressait devant une petite tente isolée. Christian Estrosi était-il en signature ? Charles Aznavour était-il revenu au milieu de ses livres ? L’attente était tout autre. Alliant média et savoir, cette fois scientifique, les Frères Bogdanov rameutaient les foules fidèles et curieuses de leur dernier ouvrage « Le Visage de Dieu. »

Un peu plus loin, un autre public rougissait et faisait la queue, Sophie Audouin-Mamikonian accueillait les heureux jeunes impatients qui avaient savouré ligne après ligne les aventures de Tara Duncan, petite sorcière douée que beaucoup ont comparée à Harry Potter. Un dernier auteur avait le vent en poupe dans sa ville natale ! Revenu avec sa nouvelle pièce « Le rattachement », Didier Van Cauwelaert affolait les régionaux qui n’avaient pu assister à la représentation théâtrale, vendredi 18 au soir, de sa dernière œuvre avec Mélanie Doutey et Alexandra Lamy.

- Babette De Rozières et un admirateur ; Sophie Audouin-Mamikonian et son Tara Duncan…

Au milieu de ces déambulations mondaines, des talentueuses auteures Barbara Israël et Valérie Tong Cuong, du regard amusé d’Olivia Toja et de ses Paresseuses, le manga et ses affectionados pouvaient se féliciter d’être représentés. La Librairie BD Fugue était enfin de retour dans les allées du Jardin Albert Ier, proposant aux lecteurs curieux des comics, de la BD franco-belge ou avides de figures d’animé ou… alléchés par un chocolat à savourer dans leur librairie/café concept.