Au premier vers tout est merveille
Et le poème sera beau :
Une musique sans pareille
Un sujet neuf, un sens nouveau

Puis on devra baisser les oreilles
Consentir à quelques défaut
Et se rendre compte qu'il faut
Tôt ou tard que l'on se réveille !

Le premier vers nous éblouit
C'est une flèche vers la cible
Il entraînera notre esprit
Il rendra notre âme invincible !

Mais ceux qui suivent le premier
Ne nous sont pas si vite offerts
Ils ne viendront sur le papier
Que lorsque nous aurons souffert

Ainsi s'ébauche le poème
Soyez patient, c'est un métier
Mais les vers comme le premier
C'est rare de trouver le même !

le 8 octobre 1960